Cyriaque Dossa et Gilbert Togbonon, respectivement Président et Procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), ont été officiellement installés dans leurs fonctions ce lundi 27 août 2018. Ces deux responsables ainsi que les autres membres de cette juridiction spéciale sont entrés dans leurs attributions devant parents, amis et de nombreux invités, à la faveur d’une audience spéciale présidée par Ousmane Batoko, président de la Cour suprême, à la cour d’appel de Cotonou.
Outre sa compétence à connaitre des dossiers de crimes économiques et du terrorisme, la Criet s’est vue confier pour mission la lutte contre le blanchiment d’argent et la lutte contre les crimes nouveaux. Et pour donner du grain à moudre à cette nouvelle juridiction, il a été procédé à l’installation de ses membres. Il s’agit en l’occurrence du président Cyriaque Dossa et du Procureur spécial Gilbert Togbonon, précédemment procureur de la république près le tribunal de première instance de Cotonou.
Ceux-ci ont été installés par le président de la Cour suprême, Ousmane Batoko, avant que le président de la Criet a procédé, à son tour, à l’installation des autres membres de la Cour. Mais avant de renvoyer les nouveaux responsables à leur fonction, le président de la Cour suprême leur a demandé d’avoir la loi comme seul maître. Pour Ousmane Batoko, c’est l’impunité des crimes économiques qui en rajoute à la révolte des citoyens qui ont le sentiment d’avoir une justice à multiples vitesses au Bénin. « Qui vole un poulet ou un cabri va en prison, mais qui vole des millions va au palais des gouverneurs, siège de l’assemblée nationale, entend-on dire ça et là », s’est-il indigné, appelant les membres de la nouvelle juridiction à œuvrer pour redorer le blason de la justice béninoise.
Pour sa part, le ministre de la justice se dit confiant que la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme va contribuer à l’éradication de la délinquance financière au Bénin. « Bientôt sera également loin le temps où pour se soustraire à ses responsabilités, il suffirait de revendiquer une certaine proximité d’avec le pourvoir », a déclaré Séverin Quenum. Pour lui, la légitimité de la mission de cette cour spéciale s’ouvre devant la vertu comme un port assuré. Désormais constitués, les membres de la Criet ne tarderont pas à se faire leurs preuves.