Si le manque de texte réglementaire relatif à la gestion des eaux usées est désormais comblé par la prise d’un décret, le défi reste la restauration des cours d’eau déjà pollués.
Les causes de la pollution de l’environnement sont multiples. En plus de la gestion des déchets solides ménagers qui constitue un casse-tête pour les autorités, celle des eaux usées en est un autre. Les ménages ainsi que les industriels génèrent aussi ce type de pollution au mépris des règles qui régissent l’environnement.
Selon les spécialistes, la gestion et le traitement des eaux usées sont primordiaux pour préserver un environnement sain. Mais au regard de la manière dont les ménages et certaines sociétés gèrent leurs eaux usées, on ne peut que conclure à une destruction progressive de l’écosystème. Les eaux usées ont de multiples sources. Il peut s’agir d’eaux usées urbaines comme d’eaux usées industrielles, ou encore d’eaux de ruissellement.
Quelle qu’en soit la source, ces eaux usées doivent être traitées avant d’être rejetées en milieu naturel. C’est la difficulté, non seulement pour les ménages mais également pour les différentes industries implantées dans diverses localités du Bénin.
Certaines industries, selon nos sources, déversent leurs eaux usées dans l’environnement, sans se soucier de la santé des populations. C’est par exemple le cas de la société chinoise Yueken International installée dans l’arrondissement de Logozohouè dans la commune de Savalou dont l’activité a été récemment régulée par les autorités.
Le hic, c’est qu’en matière de gestion des eaux usées, il n’y a pas de réglementation au Bénin. C’est en 2017 que le permis de déversement des eaux usées a été instauré. Les autorités du ministère du Cadre de vie et du Développement durable, ayant compris l’enjeu, ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Ainsi, ce décret élaboré mais qui reste à être vulgarisé, vient définir l’usage des eaux usées par les industriels, ainsi que par les ménages.
Selon le directeur général de l’Agence béninoise pour l’environnement, François-Corneille Kèdowidé, avant leurs déversements dans la nature, les eaux usées doivent être traitées. Mais rares sont les sociétés qui respectent cette norme environnementale. « Il y a plusieurs usines qui déversaient indûment leurs eaux usées dans nos cours d’eau.
Ce décret est venu pour corriger le tir, car mieux vaut tard que jamais », avait-il confié. C’était lors d’une conférence de presse en juin dernier au sujet de la pollution environnementale causée à Savalou.
Les nombreuses mesures envisagées par le ministère ont contraint certains complexes hôteliers à avoir leur système d’épuration des eaux. Ceux qui n’en avaient pas, sont obligés d’installer ce système avant de déverser leurs eaux usées dans la lagune de Cotonou.
Selon le directeur de l’Agence béninoise pour l’Environnement, ces derniers se mettent en règle après que ses services leur ont notifié l’existence d’un texte qui réglemente le déversement des eaux usées dans la nature. Rappelons que le défi actuel est la restauration des cours d’eau, notamment la lagune de Dantokpa qui reçoit toutes sortes de déchets tous les jours?