Les grèves illimitées seront bientôt derrière nous. Les enfants à l’école ne subiront plus la dictature des inconséquents du système éducatif dont la gourmandise pour les ‘’primes’’ et les prébendes a fini par discréditer le mouvement syndical. Fort heureusement, le rapport de la commission des lois redonne espoir aux parents. La proposition d’encadrement de l’exercice du droit de grève va sonner le glas de l’anarchie. L’article 13 nouveau de la proposition de loi modifiant et complétant la loi n°2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin stipule : « lorsque les conditions de procédure sont respectées, le droit de grève s’exerce dans les conditions de durée ci-après : la durée totale de la grève ne peut excéder dix (10) jours au cours d’une même année, sept (7) jours au cours d’un même semestre et deux (02) jours au cours d’un même mois. Quel qu’en soit la durée, la cessation du travail au cours d’une même journée est considérée comme un jour entier de grève ». Voilà qui va inaugurer une nouvelle ère à l’école béninoise qui ploie depuis des lustres sous le poids des grèves perlées, illogiques, très souvent à coloration politique. Quel est le crime d’un Etat qui offre de l’emploi à ses fils, ou celui d’un parent qui est soucieux de l’éducation de ses enfants ? Les longs mois de grèves ont décimé ce qui restait du système éducatif du Bénin, jadis quartier latin de l’Afrique. Un corps enseignant sans vocation a, des années durant, pris en otage l’avenir de tout un peuple. La grève est devenue une arme fatale. C’est dire que les élus de la 7e législature entreront de fort belle manière dans l’histoire en adoptant le rapport de la commission des lois sur son encadrement. 10 jours de grève par an, c’est un juste milieu. Car, la pratique nous enseigne que ces 10 jours suffisent à conduire à environ 1 mois de grève. A titre indicatif, quand la grève est de 72h la semaine, soit du mardi au jeudi, les grévistes s’occupent le lundi en Assemblée générale et les vendredis servent aux activités culturelles et sportives, surtout dans l’enseignement primaire. En réduisant à 10 jours au maximum la grève, si elle advenait, la commission des lois a été on ne plus raisonnable. Des enseignements en classe pour une renaissance de l’école béninoise, et le Bénin pourra se révéler au monde. Les regards sont tournés vers l’hémicycle pour le changement d’un paradigme qui a longtemps fait saigner la République. Arnaud DOUMANHOUN