A mesure que s’approchent les échéances électorales prévues pour 2019, une grande confusion s’installe au sein de l’opposition. L’examen de l’avant-projet de loi portant sur le code électoral entamé ce jeudi au parlement, lors de la troisième session extraordinaire, connaitra son épilogue ce jour. Sous la psychose des poursuites judiciaires déclenchées à leur encontre pour des faits de malversation financière, certains membres de la minorité parlementaire dont les Forces Cauris pour un Bénin Emergent n’ont pas eu de peine à transformer les débats en vue de l’adoption du code électoral en un véritable maelstrom de sensations tendant à instrumentaliser l’opinion, soit pour faire diversion, ou tout simplement à des fins machiavéliques. Et pourtant, la pertinence du texte proposé ne fait l’ombre d’aucun doute.
Les réactions des acteurs de l’opposition parlementaire lors des débats de ce jeudi prouvent à suffisance qu’ils s’éloignent de l’essentiel. Les membres des Forces Cauris pour un Bénin Emergent, à l’instar de Valentin Djenontin et Noureinou Atchade, rechignent à consentir aux réformes novatrices et démocratiques contenues dans ce texte, adopté par la commission des lois. La tête baissée, les oreilles bouchées, ces acteurs politiques, à défaut d’approuver les propositions de leurs pairs ou de les amender, foncent tout droit dans le déco. En effet, malgré les nombreux séminaires et le débat national suscité par cette question, ceux-ci requièrent, à l’heure du vote, une pause pour réfléchir davantage et trouver un consensus avec la majorité parlementaire. Mais rien d’étonnant, puisqu’ils savent que là, sur ce vote, ils n’ont pas le pouvoir de blocage dont ils avaient usé pour faire obstacle à la révision constitutionnelle pour des arguments fallacieux. La plénière, avertie, n’ayant pas accédé à leur requête, ils ont ainsi décidé de verser dans le dilatoire en demandant la prorogation des débats au lundi prochain, prétextant des raisons qui leur sont « privées ». Une requête à piège que le président Adrien Houngbédji a su éviter grâce à son esprit de discernement.
Et pour cause, connaissant le mode d’action de ces politiciens qui, à l’heure habitude, mobilisent des militants pour manifester sur l’esplanade de l’assemblée nationale lors des votes de lois qui ne les agréent pas, Me Adrien Houngbédji a décidé que la requête n’était pas en phase avec les dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. S’il est vrai que la loi ne peut arranger tout le monde, il faut néanmoins reconnaitre qu’au vu de l’évolution des choses, le pays ne peut plus rester dans le statut quo à cause d’une minorité qui n’a à cœur que ses intérêts. La preuve, au lieu de faire des amendements, ils ont passé tout le temps à décrier tous les points objets de la réforme électorale, versant dans le sabotage. Il est en tout cas difficile de s’y retrouver entre la désapprobation objective d’une loi « antidémocratique » comme ils se plaisent de le dire, la remise en cause des réformes en faveur du développement sociopolitique, et peut-être même l’incitation à l’insurrection des populations. Si l’on en juge par leurs comportements, c’est aussi pour éviter toutes ces dérives qui n’honorent guère la fonction parlementaire, que les députés de la majorité parlementaire entendent entériner cette loi. Le peuple béninois qui a toujours fait preuve de tolérance et d’ouverture d’esprit, attend de la classe politique des réflexions objectives et sérieuses, des actions nobles et novatrices, qui dans la période actuelle et pour l’avenir, sauraient favoriser l’assainissement de la classe politique béninoise.