Au Bénin, le nouveau code électoral adopté en début de semaine par l’Assemblée nationale resserre les conditions qui permettent aux Béninois de se porter candidats aux élections législatives et présidentielles. Ce code prévoit par exemple une forte augmentation de la caution exigée pour déposer sa candidature et impose aux candidats aux législatives d'être issus d’un parti représenté au niveau national. Il sera désormais beaucoup plus difficile de se présenter à une élection.
Avec plus de 200 partis politiques au Bénin, le président Patrice Talon avait annoncé sa volonté d’assainir le paysage politique. C’est chose faite, le nouveau code électoral a été adopté par le Parlement.
Il resserre drastiquement les conditions pour être candidat à une élection. Une nécessité, estime Orden Aladatin, député du parti au pouvoir et rapporteur de la commission des lois, pour qui ce code vise à resserrer les partis politiques pour plus de professionnalisme.
« Nous avons trop de partis politiques, nous avons trop de candidatures à nos différentes élections et c’était devenu comme un gadget, donc il fallait par des mécanismes faire en sorte que les partis politiques puissent se discipliner, que les candidatures soient des candidatures sérieuses qui nous permettent d’avoir des élections sérieuses et crédibles ».
L’opposition, elle, dénonce un code discriminatoire et anti démocratique. Pour Don Clam Abalo, porte-parole de l'Union sociale libérale, ce code sert surtout à éliminer toute compétition pour le parti au pouvoir.
« Désormais, ce sont des conditions totalement indigestes qu’on pose pour aller aux élections dans notre pays. Si on en est arrivé là aujourd’hui, c’est parce que justement du côté de la majorité présidentielle on a plus les cartes en main. Et donc on essaye d’empêcher la compétition avant même qu’elle ne puisse se dérouler »
Les prochaines législatives auront lieu en mars 2019 et la présidentielle l’année suivante.