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Bénin : les candidats à la présidentielle devront désormais payer une caution de 250 millions de francs CFA

Publié le jeudi 6 septembre 2018  |  ABP
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© aCotonou.com par DR
Le code électoral au Bénin
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Au Bénin, le nouveau code électoral adopté le 3 septembre par les députés resserre les conditions des futures candidatures aux élections législatives et présidentielles. Ce code prévoit désormais, pour les candidats à la présidentielle, une caution de 250 millions de francs CFA, contre 15 millions jusqu’alors. Pour les législatives, il est exigé par liste une caution de 200 millions de francs CFA. En plus, les candidats à la législative doivent être issus d’un parti représenté au niveau national.

Le président béninois a engagé son pays dans des grandes réformes politiques et institutionnelles. C’est ainsi que des commissions chargées des reformes ont été mises en place. Après la remise de leur rapport le 6 mai dernier, le président Patrice Talon annonce sa volonté d’ouvrir définitivement les chemins d’un nouveau départ politique pour le Bénin. En attendant la tenue du référendum de l’année prochaine, les choses bougent au niveau de la commission des lois.

Les députés membres de la commission des lois ont adopté, le 7 août, un nouveau code électoral devant régir l’organisation des prochaines élections en République du Bénin. Un nouveau code qui apporte des innovations dans l’organisation des élections présidentielle et législatives. Selon ce code, les candidats à la présidentielle au Bénin doivent désormais verser au Trésor public une caution de 250 millions de francs CFA contre 15 millions de francs de CFA auparavant. Le candidat doit également fournir un quitus fiscal qui donne la preuve qu’il est en règle vis-à-vis du fisc au Bénin.

La caution, en ce qui concerne les élections législatives, est passée de 8,3 millions F CFA à 200 millions CFA pour chaque liste de candidatures.
Autre innovation, la caution pour les élections communales et locales est relevée. Elle varie entre 10 000 et 20 000 FCA et chaque candidat devra être fiscalement irréprochable sur les trois dernières années. Des conditions qui vont contraindre les petits groupes politiques à se constituer dans de grands blocs nationaux et mettre fin aux micro-partis régionaux et ethniques.
Cette réforme chère au président Patrice Talon et qui fait partie d’une série de réformes, vise à assainir le paysage politique béninois.

Cependant, ces réformes, considérées comme une évolution importante, est décriée par l’opposition politique béninoise. Le Parti pour la libération du peuple (PLP), dans un communiqué, a accusé le pouvoir de vouloir faire la promotion de l’aristocratie. L’ancien maire de Cotonou en exil, Léhady Soglo, qualifie cette mutation de discrimination notoire.

Pour le secrétaire exécutif national des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), le député Valentin Djènontin, cette proposition de loi « commanditée » et portée par les députés, est une monstruosité anti-démocratique, avant d’ajouter que le nouveau code électoral est de la facture du funeste projet de révision de la Constitution et doit aussi être vigoureusement combattu et rejeté. Peut-on dire que le nouveau Bénin est en marche ?

Issoufou Ouédraogo (stagiaire)
Lefaso.net
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