Au Bénin, après un premier report, le procès en appel des sept responsables de sociétés grossistes qui assurent la distribution des médicaments dans le pays s'est tenu, vendredi 7 septembre, à Cotonou, six mois après leur condamnation par le tribunal de première instance de Cotonou. Ils avaient alors été condamnés à 4 ans de prison ferme, pour notamment « vente de médicaments falsifiés, exposition, détention en vue de vente ». Tout commence en décembre 2017 lorsque la police a saisi des dizaines de tonnes de médicaments dans des entrepôts appartenant à un député. C'est le début de l'affaire des faux médicaments qui rattrapera plus tard sept grossistes, accusés de faire du business avec le circuit parallèle.
Malgré la forte pluie qui arrosait Cotonou, il y avait foule dans la grande salle d'audience de la Cour d'appel. Il s'agissait du procès en appel de managers en vue. La rangée de gauche leur était réservée. Ils avaient tous enfilé le gilet de la prison civile de Cotonou.
L'audience a duré 1h 30 avec un seul temps fort, celui de l'audition du directeur de la Centrale d'achat de médicaments (CAME). La juge l'invite à la barre et l'interroge sur le fonctionnement du réseau.
« Comment choisissez-vous vos fournisseurs ? »
« C'est le travail d'une commission », répond le directeur de la CAME.
L'échange se poursuit et devient un peu technique. Ce sera la seule audition et, à la fin, l'avocat verse une pile de pièces au dossier.
Les autres avocats qui prennent la parole réclament la libération provisoire de tous les prévenus et demandent une évacuation sanitaire pour le directeur de Promo pharma, un jeune Français de trente ans qui n'a jamais quitté son fauteuil roulant.
La présidente rejette la mise en liberté provisoire et dit « non » de fait, à l'évacuation sanitaire, au grand dam des proches du jeune français qui trouvent ce temps de la justice béninoise bien long.