Depuis l’avènement du Renouveau démocratique, le plus grand parti du Bénin, le Prd de Maître Adrien Houngbédji, tout seul et sans alliance, n’a jamais obtenu dix pour cent du suffrage exprimé. C’est une évidence mathématique, historique, politique et sociologique.
Aujourd’hui, à la lecture du nouveau Code électoral, on s’aperçoit qu’il faut désormais obtenir dix pour cent du suffrage exprimé pour tout parti avant de se mettre à la table du partage des sièges dans le cadre des prochaines législatives.
Le nouveau Code révèle aussi clairement que les jeux d’alliance ne sont pas admis. Or, lorsque l’idée des Blocs est née au niveau de la Mouvance, Adrien Houngbédji s’est recroquevillé sur lui-meme pour dire que seul le Prd se suffit pour constituer à lui seul un grand Bloc capable d’amasser mousse.
Les tentatives pour faire capoter le nouveau Code électoral n’ont pas manqué. Mais cela n’a pas marché. Livré à lui-même, et fortement isolé politiquement par Patrice Talon qui l’a cisaillé subtilement, stratégiquement et à petits coups, après lui avoir tout accordé, Adrien Houngbedji et son Prd sont à la croisée des chemins.
Il lui faut donc réunir environ, au bas mot, trois cent cinquante mille voix, si l’on tient compte du suffrage exprimé lors de la présidentielle de 2016, et de l’évolution démographique inévitable et évidente.
Ceci dans les circonstances où le phénomène Sébastien Ajavon partage âprement son fief dans l’Ouéme avec lui. Dans les circonstances où le pouvoir de la Rupture et ses alliés le regardent avec méfiance. Surtout dans les circonstances où les conseillers municipaux, les conseillers communaux par vague, les chefs quartiers, les chefs d’arrondissements Prd, ceux de Seme- Kpodji, d’Avrankou, de Missérété, de Dangbo de Calavi, Akpakpa, et autres démissionnent pour rejoindre Dynamique Unitaire et le Parti Progressiste. Sans oublier que trois députés sans crier gare ont déjà rompu les amarres. Augustin Ahouanvoebla, Badirou Aguemon et Gbénou Paulin.
On dit même que la vraie machine à broyer le Prd n’a pas démarré. Malgré tout ce déchaînement de démissions.
Il faut craindre enfin sérieusement pour ce parti. L’avenir est objectivement orageux.
Voilà qu’un ralliement avec l’Opposition est quasi impossible. Et même dans ce cas, les concessions que celui qui est en position de demandeur est obligé de faire ne peuvent pas être de nature à favoriser les choses.
Il semble que “l’eau s’est asséchée sur le dos du poisson”
Mais on ne sait jamais, le Prd peut produire le miracle de la résurrection comme il en a l’art.