L’Ecole doctorale pluridisciplinaire de la faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash) de l’Université d’Abomey-Clavai (Uac) donne un coup de main à 57 doctorants. Du 14 au 17 octobre à l’université, elle a, à travers la filière sociologie-anthropologie du développement dirigée par le Professeur Albert TINGBE AZALOU, organisé des journées de point de thèse et de séminaire méthodologique à leur endroit. Il s’agit des doctorants inscrits en 1ère, 2ème et 3ème année de thèse dans cette filière. L’objectif visé, selon le Chef de filière, le professeur Albert Tingbé Azalou est de permettre aux candidats d’affûter davantage leurs armes par rapport à des sujets novateurs et mieux dans la rédaction de leurs mémoires. Au cours des trois jours d’échanges, les doctorants ont bénéficié des conseils et des orientations plus raffinées pouvant leur permettre de vite achever leurs travaux. Toutes les notions inculquées aux participants ont reposé sur des communications à l’issue de différentes présentations de travaux de recherche qu’ils ont dévoilés. Au total, quatre communications ont alimenté la réflexion et les échanges sur les différentes techniques, méthodes de recherche et d’analyse sociologique et anthropologique au regard des questions de développement. Concernant les points de thèse, trois ateliers ont été constitués et animés par des enseignants de rang magistral spécialisés des sciences sociologiques et anthropologiques du développement de l’Uac et de l’université de Lomé au Togo. Au nombre des enseignants commis à cette mission, on peut citer, entre autres, pour le compte du Bénin, les professeurs Honorat AGUESSY, Dodji AMOUZOUVI, Nassirou Arifari BAKO, Gabriel BOKO, Gauthier BIAOU, Albert NOUHOUAYI, Rock MONGBO, Abou-Bakar IMOROU, et pour le Togo, les professeurs Roger DANIOUE, Charles AWESSO, Aimé HETCHELI. Pour le professeur Albert TINGBE AZALOU, cette initiative est instituée par le règlement pédagogique régissant les activités académiques de l’Université d’Abomey-Calavi. Entre autres thèmes que les candidats ont présenté, on peut citer « La construction des politiques publiques de fourniture de l’eau potable dans les quartiers urbains pauvres de Cotonou », « Violence conjugales dans les ménages intellectuels à Cotonou : quand la victime est un homme », « Union libre et mariage chez les jeunes béninois : nouvelles tendance de la famille » respectivement par Arnaud PATINVOH, Michel MEHINTO, Hermine AHOUNDO. La journée a pris fin hier jeudi avec d’autres présentations et la dernière communication.
Professeur Roger DANIOUE, Professeur de sociologie à l’université de Lomé
« Cela va nous inspirer à Lomé où il n’y en n’a pas »
« Nous avons été invités par nos collègues de l’Université d’Abomey-Calavi pour faire un point de thèse afin de mieux situer les travaux des étudiants doctorants. Je crois que cela fait partie des attributions de l’Ecole doctorale de la Flash/Uac. Et nous avons eu le plaisir, mes collègues et moi, de venir partager ces séances. Vous savez, la communauté universitaire africaine s’élargit et nous entrons dans le CAMES. Donc le fait que, dans les jurys, on invite des membres extérieurs nous amène déjà à collaborer au niveau même de la production de la thèse. Je remercie les collègues du Bénin qui ont eu cette initiative. Cela va nous inspirer parce que nous n’avons pas ça à Lomé.
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Professeur Cyriaque AHODEKON, Maitre de conférences en sociologie de l’éducation
« C’est une initiative qui permet aux étudiants de mieux s’outiller »
« On est là pour le point de thèse des doctorants de la filière sociologie anthropologie du développementEt nous avons suivi des communications qui permettent aux étudiants de mieux s’outiller pour continuer leurs recherches. Ceci parce que, lors des différentes présentations de mémoires de thèses, on constate qu’il y a beaucoup d’imprécisions dans les libellés des sujets de sorte qu’on a fait beaucoup de recommandations sur la reformulation des sujets, des hypothèses, des objectifs, la mise en cohérence donc des hypothèses avec les objectifs spécifiques. Ce qui pose énormément de problème. Ceci parce que, lorsque le sujet n’est pas bien libellé et l’objet est mal construit, il y a problème. Et là, le candidat propose un sujet et fait carrément un autre travail. Donc, c’est sur cet aspect qu’a porté la dernière communisation de ce jour. Le problème s’est posé de savoir si on va toujours libeller des hypothèses secondaires et des objectifs spécifiques. Sur la question, je crois que la méthodologie a évolué et cette déclinaison est conseillée, simplement parce que, avec les objectifs spécifiques, vous n’élucidez pas clairement les questions. Ce qui cause problème dans l’élaboration des outils de collecte de données. Si elles ne sont pas bien élaborées et les thèmes mal explicités, l’objet scientifique prend un coup. Par conséquent, ils ont collecté des données qui ne leur seront pas utiles dans l’analyse de leur travail. Mais puisque c’est mal conçu, ils collectent les données, analysent tout et mettent dans le document. Ce qui les conduit au-delà du sujet choisi. Je crois que moi, je trouve très appréciable la contribution des différentes communications ».
Raymond AHOUANDJINOU, doctorant
« Notre niveau scientifique a été élevé »
« Il faut dire que je suis satisfait de ce qui a été fait. Nous avons bénéficié des panels qui ont eu un caractère international. On a senti que le caractère scientifique y était. En tout cas, la plupart des doctorants étaient tous unanimes que le niveau scientifique a été élevé. A la suite des présentations qui n’ont été que le niveau actuel des résultats des doctorants, il y a eu des communications des professeurs émérites qui nous ont outillés. Après le colloque de l’Uac il y a à peine deux à trois semaines et ce point de thèse, tous ceux qui étaient bloqués d’une manière ou d’une autre ont des outils pour reprendre leur travail ».
Michel MEHINTO, doctorant
« Ces journées m’ont amené à penser à d’autres analyses »
« L’organisation des journées de points de thèse s’est bien déroulée avec des ateliers qui ont très bien fonctionné. Il faut dire que dans mon atelier, les collègues ont bien fait leur point de thèse en montrant la pertinence de leur sujet. Les membres du jury ont également fait part de leurs observations en ce qui concerne l’amélioration des thématiques de recherche. Je crois que d’ici quelques mois, chacun pourra déposer la quintessence de ses recherches à son directeur de thèse. En ce qui me concerne, ces journées m’ont amené à penser à d’autres analyses. Il faut le signaler, je travaille sur la question de la violence faite aux hommes que je suis pour l’instant le seul au Bénin à avoir choisi comme sujet. Je crois que sur certains thèmes, les membres du jury nous ont conseillé des ouvrages. Mais pour ce qui me concerne, je ne trouve pas encore d’ouvrages sur la violence faite aux hommes au Bénin. Vous n’êtes pas sans savoir que tout ce qui se passe en termes de violences conjugales au Bénin place la femme en position de victime et l’homme en position de coupable. Nous autres voulons, avec l’observation de la société, renverser la tendance pour porter à la connaissance de tous, la violence faite aux hommes ».
Dr. Abou-Bakar IMOROU, enseignant au département de sociologie-anthropologie à l’Uac
« C’est dans des universités sérieuses que des points de thèse se font »
« Ma présentation a porté sur la construction d’un objet de recherche en sciences sociales. Il faut dire que c’est un nouvel enseignement que je suis en train de mettre en place depuis 2 ans et qui résulte d’un certain nombre de constats qui ont été faits depuis 5 ans lors des soutenances de mémoire de maitrise, de DEA et même les commentaires que je suis lors des soutenances de thèse et qui résultent de la difficulté des étudiants à construire un objet de recherche. En général, lors des soutenances, il y a des examinateurs qui posent la question aux candidats de savoir l’objet sur lequel ils ont travaillé. Il faut dire que même à notre niveau, c’est une dimension qu’on a un peu trop vite négligé et qui aujourd’hui nous rattrape. On constate que sur le plan méthodologique si l’étudiant est bien et qu’il peut conduire une très bonne recherche, et que la base de la recherche est faussée à savoir qu’il n’a pas pu construire un bel objet, la recherche ne tient pas finalement. C’est donc cela qui a justifié la nécessité de revenir sur ces fondamentaux au niveau de notre discipline. C’est une très bonne initiative et comme je le disais, c’est dans des universités sérieuses que des points de thèse se font. Il y a également des journées doctorales qui sont également organisées et qui permettent des échanges entre les étudiants, les enseignants ou parfois des échanges entre les doctorants eux-mêmes. Il faut dire que toute occasion qui permet à un doctorant de sortir de la solitude est à encourager et à renouveler autant que possible. J’ai recommandé cette initiative aux collègues du Togo pour leurs étudiants ».
Professeur Albert TINGBE AZALOU, Maitre de conférences, Chef de la filière sociologie-anthropologie à l’Ecole doctorale pluridisciplinaire de la Flash/Uac
« Cette initiative permet aux étudiants d’avancer dans leurs travaux »
« Il est institué par le règlement pédagogique régissant les activités académiques qu’un point de thèse soit opéré deux fois au cours de l’année pour permettre aux doctorants de faire le point de leurs travaux et de leur donner des conseils à travers des observations. Ceci afin de leur permettre d’avancer. Ce travail se fait parallèlement avec les comités de thèse qui sont constitués chacun de quatre membres pour faire le suivi rapproché par rapport au directeur de thèse. Cette fois-ci, nous n’avons pu organiser qu’une seule session de point de thèse suivies des cours doctoraux et de séminaires méthodologiques au cours desquels, non seulement les étudiants ont fait le point de leurs travaux mais prendront également contact avec des chercheurs nationaux voire internationaux notamment ceux qui sont venus de l’université de Lomé pour affûter davantage leurs armes par rapport à des sujets novateurs qui ont fait objet de présentation ».