Au Bénin, les nouveaux bacheliers n’ayant pas réuni à minima, une moyenne de 12 sur 20 au Bac, ne sont pas autorisés à participer à un quelconque concours d’entrée dans les écoles et instituts de l’Enseignement supérieur public. Pis, ils sont indésirables à la Faculté de droit et de science politique (Fadesp) d’Abomey-Calavi. Une astuce trouvée par le gouvernement de la Rupture/Nouveau départ et les autorités de la Fadesp d’Abomey-Calavi, pour exclure implicitement une certaine frange de nouveaux bacheliers, du cursus universitaire public.
Le 20 août 2018, Marie Odile Attanasso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a rendu public un communiqué qui consacre lancement des concours d’entrée, dans les écoles et instituts de l’Enseignement supérieur. Le communiqué stipule clairement que peuvent postuler à ces concours : « les nouveaux bacheliers Béninois âgés de 21 ans au plus tard le 31 décembre 2018 et ayant obtenu à partir d’une mention Assez bien ». Le doyen de la Fadesp d’Abomey-Calavi quant à lui, marche aussi dans les pas du gouvernement. Autrement dit, Joël Aïvo puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas lésiné sur les moyens pour à son tour, éclore toute velléité de ces bacheliers « sans mentions » de devenir des étudiants en droit ou en science politique, à l’Université d’Abomey-Calavi. Ceci, à travers un communiqué dans lequel, il invite uniquement les nouveaux bacheliers ayant obtenu une moyenne supérieure ou égale à 12 à venir déposer leurs dossiers, pour le compte de la rentrée universitaire 2018-2019. Deux décisions similaires prises par deux autorités universitaires. Quand on sait que certains élèves ayant obtenu de faibles mentions au Bac arrivent parfois à exceller à l’université avec des parcours sans faute, pourquoi vouloir laisser en rade cette catégorie de bacheliers ? Pourquoi ne sont-ils pas autorisés à concourir d’abord pour l’entrée dans les écoles et instituts supérieurs publics ? Pourquoi l’Université d’Abomey-Calavi devient-elle de plus en plus un champ d’exclusion ? Où est passée l’égalité de chance dans les concours et tests d’entrée, que le gouvernement en place a tant promis ? Quel sort réservent les différentes autorités concernées à ces bacheliers ? Ce sont autant d’interrogations auxquelles les autorités doivent tenter de trouver des réponses, pour un système éducatif inclusif.