La question de la fusion ou non du Parti de renouveau démocratique (Prd) a agité l’opinion publique la semaine écoulée. Certaines langues ont tenté de faire croire que les exigences du parti en la matière feraient fuir les potentiels alliés qui le courtisent. Pour répondre à ces allégations et apporter quelques clarifications nécessaires, le conseiller technique du président de l’Assemblée nationale était sur l’émission hebdomadaire « Le grand format » de la chaine de télévision privée Canal 3 Bénin ce dimanche, 16 septembre.
Parfait Ahoyo, leader influent du Prd, a d’entrée de jeu indiqué que le parti de Me Adrien Houngbédji se contente de l’aboutissement de la réforme politique consacrée par l’adoption du Code électoral et de la Charte des partis politiques au parlement. Une réforme à laquelle ses élus parlementaires ont contribué activement pour avoir vécu pendant 27 ans les différentes formes prises par le système électoral béninois. C’est d’ailleurs, ce qui justifie l’option de discrétion faite par cette formation politique. « Le Prd a adopté l’approche de la discrétion et de la concertation. Nous travaillons assidument (…) Il y a deux approches qu’il faut retenir au niveau du Prd. Il y a l’approche légaliste, c’est-à-dire se conformer aux textes tels qu’ils ont été votés et nous y travaillons», a expliqué le conseiller Ahoyo.
Ensuite, sur la stratégie devant permettre d’ouvrir le parti sur d’autres horizons politiques au plan national, l’invité a révélé que le président Houngbédji échange avec des différents acteurs politiques pour une ouverture du haut vers le bas et un autre comité mis en place s’est chargé de discuter avec les bases pour s’ouvrir du bas vers le haut. « Je ne trahit aucun secret en disant que le président Me Adrien Houngbédji a mis en place un comité au plan national et il y a un autre comité qui est piloté par lui-même et qui est en discussion avec les personnalités, les députés, toutes les structures qui partagent les valeurs de démocratie, de liberté, de tolérance, ces valeurs cardinales du Prd, et qui sont aussi dans le schéma du soutien de l’action gouvernementale», a laissé entendre Parfait Ahoyo, avant d’ajouter que le parti est dans une démarche de prudence, en raison de la mésaventure qu’il a eue dans le passé en voulant se fondre dans un regroupement politique.
A la question de savoir si le Prd acceptera de disparaître pour faire place à un parti plus grand, le porte-parole a répondu qu’aucun parti n’a vocation à disparaître. Toutefois, dira-t-il, « nous sommes dans la dynamique de bloc, dans la dynamique d’un Prd plus grand, plus fort, et plus haut. «Toutes les options sont possibles, mais l’option qu’il ne faut pas du tout envisager, c’est l’option de dire que vous disparaissez. C’est l’option de grandir qui est la nôtre, grandir mais pas seul, puisque le contexte ne nous permet plus aujourd’hui d’avancer seul. Nous avançons avec les gens qui partagent nos idéaux et les valeurs qui sont les nôtres. Nous n’avons pas vocation de disparaître mais nous avons vocation de grandir. Et ici, ni la Charte des partis, ni le Code électoral ne parle de groupement, encore moins d’alliance de partis. On parle plutôt de parti politique », a-t-il clarifié avant de poursuivre : « … Nous n’avons pas du tout envie de créer des clubs électoraux qui disparaitront à la faveur d’une élection. Nous voulons un parti plus grand qui dure dans le temps, qui traverse les épreuves du temps et qui ne soit pas un parti contingenté par une élection.» Et mieux, la question de la disparition ou non d’un parti ne se discute pas entre deux personnalités, mais au sein des instances que sont le congrès ou le conseil national.
La récente défection annoncée au sein du Prd ne semble point émouvoir les dirigeants du parti. L’envoyé de Me Houngbédji a rappelé que le parti, bien qu’ayant opté pour l’addition, est habitué à ces soustractions qui interviennent à l’approche des élections. Parfait Ahoyo a par ailleurs souligné les exigences politiques du nouveau Code électoral qui imposent dorénavant à chaque liste de candidature de réunir au moins 10% de suffrages valablement exprimés sur l’ensemble du territoire national. A ce sujet, il a rassuré les téléspectateurs que le Prd a pris la mesure de l’enjeu pour avoir été acteur des deux textes. « On se prépare pour dépasser les 10%. Nous avions dépassé cela même dans des conditions plus hostiles », a-t-il rappelé pour finir.