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Santé/Les innovations pour une meilleure évacuation sanitaire sous le régime Talon

Publié le mardi 18 septembre 2018  |  24 heures au Bénin
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© Autre presse par DR
Le ministre de la santé Benjamin Hounkpatin
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Le ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin, invité sur le plateau de la télévision nationale, ce dimanche 16 septembre 2018, a relevé les insuffisances et les difficultés liées aux évacuations sanitaires au Bénin depuis plusieurs années. Ces évacuations selon le ministre, sont marquées par la complexité de la procédure qui existait. Pour faire une évacuation sanitaire, rappelle Benjamin Hounkpatin, il y a un circuit qui part du médecin qui a consulté, va vers le ministère de la santé, parcoure les ministères de la fonction publique et celui des finances, implique la Bceao puis l’hôpital qui va accueillir le patient.

Plusieurs autres problèmes entravent les évacuations sanitaires. Il s’agit entre autres, selon le ministre, de la perte des dossiers du fait de la non informatisation de la procédure, des problèmes pour réunir le conseil de santé.
Lorsque ce conseil se réunit pour traiter les dossiers, informe le ministre, il se retrouve devant toute une panoplie de dossiers énormes qu’il devrait étudier. A cela, s’ajoute la dissémination du conseil de santé dans tous les ministères, et le choix unilatéral des structures d’accueil par les médecins. Autant de faits qui expliquent que l’Etat ne contrôlait pas toujours ce qui se faisait et la qualité des soins qui était offerts dans ces structures, ne pouvait pas être appréciée.
En un mot, « il y avait tout un réseau autour des évacuations sanitaires, indique Benjamin Hounkpatin. Pour lui, il s’agit d’un réseau à tentacules multiples avec des intermédiaires par-ci par-là, qui ne permettait pas vraiment d’assurer l’efficacité du processus. Et c’est l’Etat qui, selon lui, perdait parce que non seulement, les fonds qui étaient versés dans ces pays n’étaient pas maîtrisés, mais au-delà de ça, comme les dossiers traînaient longtemps, le malade peut déposer un dossier aujourd’hui et partir dans un an ou deux ans. Parfois, ils sont déjà morts et les fonds sont transférés, précise le ministre. Deux jours seulement après leur arrivée, certains patients décèdent, ajoute Dr Hounkpatin.
Ce système sanitaire souligne le ministre, ne profitait qu’à une minorité de populations. Dans le rang de cette frange, il y en a qui avaient du plaisir à repartir pour des contrôles insignifiants pour lesquels on dépensait des frais de séjour d’un mois, soit pratiquement 4,2 millions FCFA pour aller faire une consultation qui n’est pas forcément nécessaire. Dans le même temps, regrette-t-il, il y en a qui meurent pour défaut de 2000 francs CFA de poche de sang dans les structures sanitaires du pays. Certaines évacuations selon le ministre de la santé, sont vraiment inutiles. Il y a des cas où, tout peut être offert ici, des interventions totalement banales, pour lesquelles on se faisait évacuer avec les différentes pressions de part et d’autres, déplore-t-il.
Des évacuations pour lesquelles plus de 10 milliards FCFA ont été injectés.

La réorganisation sous le régime de Talon

Avec le régime du président Patrice Talon, le ministre de la santé explique que l’Etat a signé un contrat de prestation avec Paris Hospital Foundations (PHF), qui est un groupe de santé privé à but non lucratif qui regroupe trois hôpitaux. Avec un contrat bien précis avec des définitions claires qui définit les rôles et responsabilités de chacun, le pays a vraiment beaucoup à gagner, souligne le ministre.
Selon Benjamin Hounkpatin, les coûts des prestations ont été déjà revus à la baisse et un circuit de validation des dossiers beaucoup plus fluide est également aménagé. Après la validation par le conseil de santé, explique-t-il, les dossiers validés sous l’autorité du ministre de la santé, sont transmis directement à PHF qui les étudie, les valide et aménage un circuit de rendez-vous pour les patients. Lorsque les patients arrivent, poursuit Benjamin Hounkpatin, ils sont automatiquement pris en charge depuis l’aéroport durant tout leur séjour, et leur retour est organisé. Mais avant, les patients partaient avec leurs accompagnants qui les délaissaient déjà à l’aéroport alors qu’ils ont pris un billet d’avion, des frais d’accompagnement pour amener le malade. Le patient se retrouvait ainsi livré à lui-même pour aller à l’hôpital, pour faire les soins pour organiser son retour. Une situation vraiment compliquée. Le gouvernement avec PHF ont alors mis en place un système qui allège et facilite la vie aux patients, indique le ministre.
Au sujet du budget des évacuations qui ne couvrirait pas l’année et les dettes éventuelles, le ministre a expliqué que dans le système actuel, il n’y a pas de dette et que le gouvernement approvisionne régulièrement les PHF et les points sont faits au fur et à mesure.
Avec le système antérieur, on virait beaucoup de sous par le mécanisme de ressources des fonds ; ce qui fait qu’on a pleins de milliards qui sont disséminés dans des hôpitaux. La non informatisation du système et le réseau qu’il y avait autour, ne permettent pas de situer totalement où se trouvent ces ressources du pays.
Avec la dynamique que le gouvernement a établie avec PHF actuellement, il y a un meilleur suivi des rendez-vous et une meilleure réorganisation du retour au pays. Avec cette réorganisation, si la poursuite des soins va se faire au pays, PHF donne déjà le protocole à établir et sur place, le gouvernement a entamé la poursuite de la chimio thérapie, renseigne le ministre.
Aujourd’hui, selon le ministre, le Bénin a évolué d’un pas, en plus, le pays est entrain de formaliser le processus, et ça ira encore plus vite et beaucoup mieux.
Avec la construction de l’hôpital de référence, souligne Benjamin Hounkpatin, tout ira et le gouvernement va pouvoir prendre en charge les patients sur place, les grandes spécialités pour lesquelles le pays évacue. Ce centre sera un hôpital de référence qui offre des soins de santé grande qualité. Selon le ministre, il y a pleins de Béninois de la diaspora qui excellent dans leurs domaines à l’extérieur. Ces fils du pays devraient être sollicités pour appuyer les hôpitaux. Chaque fois que la nation aura besoins de compétence extérieures pour appuyer certaines interventions, il y en aura qui viendront. « Lorsque vous déplacez un spécialiste pour soigner 20 patients, c’est vraiment mieux que de déplacer 20 patients pour aller se faire soigner par une personne », a-t-il renchéri.

F. Aubin AHEHEHINNOU
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