Améliorer la résilience de la pêche continentale au Bénin, tel est le thème de l’atelier de partage de connaissances et d’engagement des politiques qui a réuni ce mardi 18 Septembre 2018 au Bénin Royal Hôtel de Cotonou, les acteurs de la chaîne de la pêche continentale.
Initié par le consortium ACED-BENIN, entendez Centre d’Action pour l’Environnement et le Développement Durable, cet atelier qui a connu la participation officielle des représentants du ministre de l’agriculture et de la pêche en la personne du conseiller technique à la pêche, Monsieur Mamadou Djaouga, de la représentante du ministre du cadre de vie, Madame Yvonne Adjovi Boko, conseillère technique à la déconcentration et de Monsieur Victor Hounsa, Maire des « Aguégué », vise à aboutir à une stratégie collective suite à la mise en commun des réflexions sur la vulnérabilité de la pêche continentale afin d’améliorer ce secteur vital par des propositions de solutions pratiques.
Dans son discours d’ouverture, Monsieur Fréjus Thoto, directeur exécutif de « ACED-BENIN », après les salutations d’usage, a fait remarquer que malgré l’importance de la pêche continentale, ce sous-secteur de l’agriculture ne bénéficie pas de la part des puissances publiques, l’attention qu’il mérite. Pour lui, cet atelier qui durera toute la journée du mardi, permettra aux participants à travers les différents panels de réflexions, de mieux s’imprégner des questions de vulnérabilité de la pêche continentale au Bénin et permettra d’engager un dialogue avec les autorités gouvernementales. Car, estime-t-il, il y a des contraintes qui ne peuvent pas être réglées sur le plan individuel comme par exemple les contraintes liées à la croissance démographique et à la pollution.
« Lorsque vous regardez un peu ces derniers décennies, la pêche continentale est confrontée à un certain nombre de défis, je voudrais mentionner les questions de croissances démographiques et même des questions de changement climatique. Mais malgré cette importance et cette vulnérabilité, on constate qu’il y a quand même un manque de données , un manque d’informations et un manque d’évidences sur le secteur de la pêche continentale qui pourrait nous aider à améliorer nos interventions politiques et nos actions dans ce secteur. »
L’atelier de ce jour rappelle-t-il, vise à partager les connaissances pour une meilleure compréhension des contraintes et à se mettre ensemble pour l’amélioration du secteur de la pêche continentale.
Pour Monsieur Victor Hounsa, Maire des « Aguégué » et représentant le CIED des communes du Nokoué, la pêche continentale « représente une source de richesse pour les pécheurs et de protéines importantes pour la population. Elle constitue une activité hautement professionnalisée avec des milliers de nos administrés qui s’y investissent de jour comme de nous ». Malheureusement regrette-t-il, « la pêche continentale fait face à des défis comme l’accroissement des populations, la pollution urbaine et les changements climatiques. Ces problèmes augmentent la vulnérabilité des pêcheurs et accélèrent la dégradation des eaux au niveau continental. » a t-il rappelé.
C’est donc avec beaucoup d’intérêt que les communes du CIED-Nokoué ont accueilli le projet et ont pris des dispositions idoines pour sa mise en œuvre effective. C’est pourquoi le Maire Victor Hounsa rappelle que les activités du consortium « ont permis d’améliorer la compréhension de cette vulnérabilité et de proposer des solutions durables pouvant soutenir la résilience des communautés. ». Il lance alors un plaidoyer à l’endroit du gouvernement afin qu’il accompagne par des mesures, l’exercice de l’activité de pêche pour le bonheur des populations.
« La pêche artisanale ne suffit plus ; nous devons migrer de paradigme et professionnaliser le secteur »
A la suite du Maire des Communes de Nokoué, la conseillère technique à la déconcentration du ministère du cadre de vie et de développement durable, Madame Yvonne Adjovi-Boco, a invité les élus locaux et les populations à faire attention à la vie des déchets, au traitement et au recyclage notamment des piles. « L’eau ne se recycle pas. Pire, l’eau transmet aux poissons des déchets. Je voudrais donc que nous nous penchions sur l’urgence du dragage, sur la multiplication des activités connexes autres que la contrebande de l’essence frelatée », conseille-t-elle.
Pour elle, il faut développer l’ingéniosité car l’eau et la terre ne sont pas élastiques. Le transport par l’eau, l’aménagement des berges constituent selon la conseillère technique du cadre de vie, des sources complémentaires de revenus à explorer. C’est pourquoi elle a invité l’ensemble des acteurs du secteur à opérer des choix de consommation qui apportent un mieux être aux populations. Cela, estime-t-elle, est une urgence qui ne saurait être différée. Elle a donc insisté pour que les résultats qui sortiront de cet atelier soient orientés vers une prise de décision avisée et éclairée. Pour finir, elle a rassuré l’ensemble de la chaîne du secteur de la pêche continentale de l’engagement et de l’accompagnement du ministère du cadre de vie.
« Au Bénin, 600.000 personnes vivent du secteur de la pêche »,
Le représentant du ministre Gaston Dossouhoui, le conseiller technique à la pêche, Mamadou Djaouga, a dans son discours de lancement des travaux en panel, exposé les chiffres clés qui montrent l’importance du secteur de la pêche continentale. 32% des protéines animales proviennent de cette activité, a-t-il fait savoir. La production actuelle qui s’évalue à 250.000 tonnes par an est largement inférieure à la demande du fait de l’accroissement démocratique, a-t-il mentionné. « Cette situation, fait-il observer, constitue un défi et en même temps une opportunité pour la population ». Aussi, invite- t-il l’ensemble des acteurs du secteur à prendre une part active aux travaux afin de parvenir à des solutions pertinentes et à des engagements forts pour résoudre durablement les problèmes de vulnérabilité de la pêche continentale.
Le gouvernement du ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche après avoir remercié le gouvernement Néerlandais pour son appui technique et financier au consortium a déclaré ouvert l’atelier de réflexion.
Il faut préciser qu’au cours de cet atelier financé par le gouvernement Néerlandais à travers son appui technique et financier au consortium, plusieurs communications suivies des échanges en panel et une restitution en plénière permettront aux différents acteurs d’aboutir à des recommandations pour une résilience de la pêche continentale.