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Art et Culture

Marché de vente d’articles de friperie : Dantokpa, de jour comme de nuit

Publié le mercredi 19 septembre 2018  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Le marché de la fripperie s’accroît à Cotonou
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Grand marché du Bénin, et l’un des plus grands de la sous-région, Dantokpa est connu pour sa forte fréquentation et son animation le jour. Mais de plus en plus, surtout avec l’éclairage public rétabli à Cotonou, l’animation de nuit est perceptible par-endroits dans les encablures de ce lieu d’échanges commerciaux. La vente d’articles de friperie notamment des chaussures, a retenu notre attention…

300 Fcfa ! Venez acheter ! Il y a pour vos enfants et vous-mêmes ! Ce n’est pas cher… ! Cet appel perçant la nuit,provient d’un homme élancé, visiblement barbu, vêtu d’un débardeur blanc et d’un ‘’jean’’bleu. Il était en position débout sur un trottoiréclairé par des lampadaires solaires. A côté,plusieurs autres hommes et femmesmoinsiniquités par les motos et véhicules qui passaient derrière eux. Certainsdebout, d’autres accroupis, ils étaient tous affairés. Nous sommes à Dantokpa, non loin de la pharmacie ‘’Les 4 thérapies’’. Il sonnait 22h 35 minutes, ce dimanche 16 septembre 2018. A cet endroit, c’est un marché circonstanciel qui s’anime presque tous les soirs. Ousmane Mohamed, l’homme à débardeur, estl’un des vendeurs sur les lieux. Dans un français aux accents nigérians, ilse prête à nos questions : « Je vends des chaussures. La paire est à 300 Fcfa, dernier prix. C’est ça que vous voyez par terre, devant moi ». Le « bon prix » des articles d’Ousmaneest du goût de Séraphine, une de ses clientes. Pour la jeune fille, parmi les milliers de chaussures qu’il leur amène chaque soir, elle trouve pour son compte. Et, selon elle, la baisse drastique du prix de la paire n’enlève pas grande chose à la qualité des chaussures. Jonas T., acheteur de circonstance, chez le vendeur d’à côté nuance : « Moi je trouveces chaussures fatiguées. Un bon truc ne peut que coûter un telprix dérisoire. Je passe souvent par ici les nuits et je les vois exposer leurs articles. Je suis juste ici pour prendre une crêpe qui me permettra de faire du footing les week-ends. C’est tout. Si non, je ne peux pas porter ces chaussures de 5ème ou 6ème main, pour sortir », affirme-t-il d’un air souriant.

Chaussures de 5ème, 6ème main, mais rentable…



Ousmane ne dément pas totalement l’état vieillot des chaussures dont il oppose un refus de donner plus d’informations sur la source d’approvisionnement. D’après lui, friperie c’est friperie. « Tous les clients qui viennent ici payer chez moi savent que ce sont des chaussures qui sont passées par plusieurs endroits avant de venir chez nous. Mais malgré ça, ils viennent quand-même », laisse-t-il entendre. Poussant notre curiosité sur la rentabilité de ce commerce, il nous a souffléqu’il fait en moyenne 3.000 Fcfa de bénéfice,entre 21 heures et 23 heures, s’il y a de l’affluence.Brigitte Aizannon, également vendeuse de chaussures sur les lieux,n’a pas non plus daigné lever le voile sur la provenance de leur marchandise. « Ne vous en préoccupez pas… (rires) », lance-t-elle. Quant au chiffre d’affaires, elle sera plus tatillonne. « Sur une paire de chaussure, je gagne 100 Fcfa. Certains viennent prendre dix, quinze et un peu plus, sûrement pour les revendre. Si j’ai cinq de ses revendeurs par jour, imaginez vous-mêmes, combien ça peut me faire, sans compter les clients ordinaires que vous voyez là, en train de fouiller les tas de chaussures exposées » détaille-t-elle. Si certains ont opté pour des activités journalières, d’autres attendent carrément la tombée de la nuit, pour faire leur chiffre d’affaires. Ainsi va depuis peu, le marché Dantokpa de Cotonou avec la vente d’articles de friperie.

Janvier Gbedo (Stag)
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