La vie sociopolitique du Bénin est traversée depuis quelques années par d’énormes difficultés qui ne facilitent guère le dialogue sur tous les plans et ne favorisent non plus l’essor économique du pays. Cette situation que vivent aujourd’hui les Béninois est due à la mauvaise gouvernance au plus haut sommet de l’Etat, aux malversations observées de part et d’autre, à la chasse aux hommes et à l’injustice face à certains faits.
Après la présidentielle de 2006, qui a permis la venue au pouvoir de Dr Boni Yayi, tout le peuple béninois avait de l’espoir de voir changer leurs conditions de vie et de travail. Le Président de la République lui-même, dans son dynamisme, avait comme programme, de faire du Bénin un pays à économie prospère, de réduire la corruption et la pauvreté grandissante avec un système de gouvernance très actif.
Mais au fur et à mesure que les jours passent, de graves crises s’observent un peu partout dans le pays. L’actualité du pays devient de jour en jour très mouvementée par des séquences de mal gouvernance et de malversations. La corruption est devenue une gangrène dans tous les secteurs du pays. Beaucoup de chantiers ouverts sont devenus des éléphants blancs. Ces événements suscitent de vives réactions et de tensions au sein des hommes politiques et au niveau de la population et compromettent dangereusement la démocratie chèrement acquise depuis plusieurs années. L’animation de la vie politique devient dégradante, voire invivable. Pour certains cas de malversations, le gouvernement réagit avec promptitude, mais pour d’autres, c’est le silence radio, on joue à la grimace.
Le tout dernier, très grave, est le cas de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) dans lequel le Directeur Général Auguste Ali Yérima est impliqué. La question que tous les Béninois se posent aujourd’hui est de savoir pourquoi le gouvernement tourne en rond dans cette affaire alors que si l’on jette un regard dans le passé, les cas comme celui de Pierre Adovèlandé, de l’ancien Ministre de l’intérieur Armand Zinzindohoué, de l’ex Directeur Général de l’Office de la Radio et Télévision du Bénin (ORTB) Julien Pierre Akpaki, de Désiré Vodonou, qui n’était même pas une affaire d’Etat, d’Expédit Houessou dans l’affaire SONACOP pour lequel l’ex DG est mis au bagne, ont été résolus avec rapidité et promptitude. Mais pour la CNSS, est-ce une complicité gouvernementale ou le DG de la CNSS serait-il un proche du Président de la République ? Cela montre que quelque part, il y a des privilégiés qui constituent les intouchables de la République. Même si c’était le cas, aucun Béninois ne diffère de l’autre et tous sont égaux devant la loi.
Les événements se succèdent mais ne se ressemblent pas. Alors, pour remédier à tous ces maldonnes et prévenir des dérives, il urge pour le chef de l’Etat de procéder à un réaménagement autour de lui et dans toutes les grandes sociétés d’Etat et de tenir compte des résultats des audits faits. Une vraie révolution qui lui permettra d’éviter le cataclysme et le séisme, qui éjectera des rails tous les brebis galeuses ou les loups vêtus de peau d’agneau qui chantent comme la cigale sans pouvoir rien faire de positif pour le pays.