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Le Confrère de la Matinée N° 33 du 2/10/2013

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Maitre Pierre OGOUDJOBI : « Mon rêve est de construire un gigantesque gymnase pour les taekwondo-in béninois mais je manque de moyens »
Publié le dimanche 20 octobre 2013   |  Le Confrère de la Matinée




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De retour du Festival Mondial de TAEKWONDO MOUDO-DEMO qui s’est déroulé à Daejong-Seoul en Corée du Sud en août dernier, le grand Maitre Pierre OGOUDJOBI, Directeur Fondateur de l’institut INAMA-BENIN ACADEMIE nous parle de son institut, son parcours professionnel et fait ressortir des difficultés auxquelles il est confronté. Pour une première participation aux compétitions mondiales, édition 2013 de TAEKWONDO MOUDO- DEMO, Ismaël KOLADE MOUNIROU qui est l’émanation du centre a représenté le Bénin dans la catégorie des Juniors (TWO) avec la participation de 47 Nations et plus de 5000 Athlètes venus des cinq continents à savoir l’Asie, l’Europe, l’Amérique, l’Afrique et l’Océanie.

Le Confrère de la Matinée : Voudriez-vous bien vous présenter à nos lecteurs, grand Maître?

Maitre Pierre OGOUDJOBI : Merci ; je suis le grand Maitre Pierre Ogoudjobi. Je suis ceinture noire 7ème DAN de Taekwondo, 4ème DAN de Judo. Je suis l’un des membres consultatifs internationaux, Expert de haut rang, Conseiller technique de la Fédération Mondiale de Kukkiwon World Académie headquaters et Directeur Promoteur du Centre de formation sportive Académie de Taekwondo et d’arts martiaux sis au Centre de Promotion de l’Artisanat (CPA) de Cotonou.

Comment êtes-vous venu au Taekwondo ?

Il faut dire tout d’abord que je fus un étudiant dans le domaine des professeurs en technologie industrielle en Côte d’ivoire, et parallèlement à mes études, j’avais entrepris la pratique de plusieurs disciplines sportives dont le football. Je jouais dans la catégorie des cadets à l’ASEC, l’AFRICA Sport et le Stella Club d’Abidjan. Mais tout en jouant au football, je pratiquais les arts martiaux, à savoir le Judo avec le général Attin Oria et le Taekwondo avec le grand Maitre Kim YONG TAE, le Coréen qui est le premier qui a introduit le Taekwondo en Afrique. C’est de cette manière que j’ai commencé en concomitance avec mes études académiques. Il a fallu attendre les années 1974 à l’occasion d’une compétition inter-états appelée compétition inter-états de la ville d’Abidjan en judo pour que les responsables des arts martiaux du Bénin, au nom du gouvernement du Général Mathieu KEREKOU en profitent pour demander ma rentrée définitive au pays, vu ma prestation lors de cette compétition. J’étais donc rentré au pays dans les années 1974. J’ai été enrôlé dans la gendarmerie nationale où j’étais devenu un Officier de sport de la Gendarmerie nationale. Là, j’ai commencé à développer les arts martiaux au Bénin. En ce moment, il y avait un seul centre appelé « CICA 2 ROUX », où s’entraînaient pratiquants de judo dirigés par feu Bernard AHOUASSOU, de Karaté Shotokan avec le grand Maitre Benjamin SOUDE que je salue au passage, et le Taekwondo avec moi-même. Par la suite, j’ai été nommé Président de la Fédération des arts martiaux du Bénin. Ainsi commence mon histoire des arts martiaux au Bénin. J’avais essayé de faire avec les moyens de bord, c’était vraiment lourd...

Pouvez- vous nous parler de votre parcours professionnel en tant que pratiquant du Taekwondo ?

Je n’avais pas commencé par pratiquer le Taekwondo en 1974, mais j’avais introduit dans les années 1974 le Taekwondo au Bénin. J’avais commencé la pratique du Taekwondo et des arts martiaux dans les années 1960 en Côte d’Ivoire. Etant très jeune, j’étais le capitaine de l’équipe béninoise. On avait participé à plusieurs compétitions entre 1974 et 1990 : les championnats d’Afrique, les compétions inter-états, les compétions du Championnat Ouest Africain de Taekwondo (COAT) qui avaient permis au Bénin de remporter plusieurs médailles aux niveaux continental et mondial. Depuis que le Taekwondo est devenu une discipline Olympique et universelle, tous mes élèves qui ont participé à des compétitions mondiales ou internationales (jeux Olympiques ou les qualificatifs) ont marqué partout où ils passent, leur passage en remportant maints trophées et médailles pour le Bénin. Bon nombre de ces enfants ont permis au Bénin de se qualifier pour les jeux Olympiques de Sidney en 2000 et ceux de la Chine où les éliminatoires s’étaient déroulées en Libye et où le Bénin avait remporté la médaille d’or. Le Bénin, toujours par le biais de mes élèves, a eu les deux médailles d’or en Taekwondo lors des jeux statutaires communément appelés « les Jeux africains »: la première médaille d’or, celle des Jeux africains à Johannesburg en Afrique du Sud en 1999 et la seconde en 2005 à Abuja, au Nigéria.

Pourquoi c’est seulement vos élèves qui étaient les seuls qui remportaient les médailles ?

Il faut faire la part des choses. Mes élèves n’étaient pas les seuls athlètes béninois représentant le Bénin aux compétitions internationales de Taekwondo, mais ce sont seulement mes élèves qui remportaient toutes les médailles des compétitions statutaires en vogue et les plus relevées pour le Taekwondo béninois parce que chez Maitre OGOUDJOBI, c’est beaucoup de rigueur, de discipline, de fermeté. On combat beaucoup la paresse, la négligence, le laisser-aller. Mes enfants acceptaient et se soumettaient, ce qui leur a permis d’engranger ces résultats. La preuve en est que tout dernièrement, en août passé, si un petit d’à peine 11ans a remporté à Séoul la 3ème place mondiale et la médaille du Prix de l’effort étant le plus jeune sur plus de 5000 athlètes avec près de 47 pays participants, c’est qu’il avait les caractéristiques et les prédispositions favorables. Il est le seul de tous mes élèves qui acceptait le plus mes consignes. Ses efforts ont épaté tout le monde. Tout le public était étonné, surtout les Coréens. Comme l’a dit Pépéripé : « Sans la discipline et la rigueur, il n’y a pas d’art martial ». C’est la vérité.

Quelle est l’utilité des arts martiaux dans la vie d’un Homme ?

Les bienfaits des arts martiaux et du Taekwondo sont multiples et multiformes. La Corée étant le berceau du Taekwondo, a vite compris et quand l’écolier finissait ses cours à 18 heures, il rejoint le dojang (le gymnase et la salle d’entrainement du Taekwondo) pour une heure d’entrainement et cela permettait à ceux qui ne réussissaient pas à l’école de rentrer dans les centres académiques de formation du Taekwondo pour devenir plus tard des stars de la discipline ; d’autres se sont suicidés parce qu’ils se reprochaient beaucoup de choses. Cela veut dire que le Taekwondo développe de bonnes qualités chez les enfants de même que l’intelligence. Tous les enfants que j’ai formés sont devenus de hauts cadres, médecins, avocats ; d’autres sont aux Etats-Unis, en France, partout. Toutes statistiques faites depuis longtemps ont montré que les Coréens sont les plus intelligents de la planète. C’est grâce au Taekwondo et ça développe toutes les qualités dont on a besoin pour réussir dans la vie, il combat la paresse, la négligence, la tricherie et galvanise en vous la discipline, la rigueur, la fermeté et débouche aussi sur la spiritualité.

Chez les adultes, le Taekwondo a beaucoup de vertus. D’abord, il faut dire qu’il y a plusieurs sortes de Taekwondo : le Taekwondo Olympique pour les jeunes, le Taekwondo Démo, le Taekwondo Moudo, le Taekwondo posture, le Taekwondo méditation…Le Taekwondo Moudo est bon pour les moins jeunes et constitue pour eux une thérapie. Ça soigne le corps, combat le vieillissement précoce, améliore les facultés fonctionnelles (mentales, cardiaques, respiratoires et musculaires). Beaucoup ont retrouvé leur santé par le Taekwondo Moudo de mon centre de formation. Bientôt, je serai un octogénaire mais je suis encore bien en forme.

Parlez-nous maintenant de votre Académie ?

Mon Académie INAMA-BENIN existait depuis que le Taekwondo est arrivé au Bénin dans les années 1974 où j’ai été Président de la Fédération de Judo et de Teakwondo. C’est grâce à mon centre de formation qui a formé de grands athlètes que le Bénin a pu remporter tous ses trophées et médailles lors des grandes compétitions internationales. L’Académie fait son bonhomme de chemin et nous sommes situés au cœur du Centre de Promotion de l’Artisanat (CPA) de Cotonou, derrière la salle polyvalente et nous sommes joignables au 97-24-37-31 ou 94-97-37-00.

Bénéficiez-vous de l’aide de l’Etat ?

Depuis des décennies que je suis dans ce métier, je me bats tout seul avec mes propres ailes pour réaliser tout ce que vous voyez. Mon rêve est de construire un grand gymnase pour les taekwondo-in béninois et le lieu est à Dèkoungbé mais je manque de moyens. J’ai lutté seul pour être là où je suis aujourd’hui. A preuve, le tout dernier voyage effectué en Corée où le jeune Koladé a remporté deux médailles sur près de 47 pays, c’est le Bénin qui a été honoré, mais on a voyagé à mes propres frais. Des fois, je fais des prêts à la banque parce que j’aime ce que je fais. Je profite de cette occasion pour remercier le Fonds National de Développement des Sports de M. El Hadj El Farouk SOUMANOU qui s’est rappelé de nous. Peut-être comme une loi vient d’être votée à l’Assemblée Nationale pour financer les centres de formation sportifs, le gouvernement fera quelque chose. J’attends patiemment l’appui ou une aide du gouvernement pour que remboursement soit fait après le compte rendu que je ferai dans les jours à venir à l’autorité de tutelle.

Quel appel avez-vous à lancer aux Béninois pour clôturer cet entretien?

Je voudrais dire aux parents de venir inscrire leurs enfants à l’Académie INAMA-BENIN pour les accompagner dans leur éducation parce que nous n’enseignons pas que le sport. Hormis les vertus du Taekwondo, nous prônons une bonne relève de qualité. Par trimestre, nous récompensons les cinq premiers de chaque classe après les compositions et les devoirs. Pour les adultes, venez vous inscrire pour votre bien être physique, mental, moral et spirituel

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