Cotonou- Les autorités ont interdit un rassemblement prévu vendredi à Cotonou pour protester contre la forte hausse des prix d'internet au Bénin, mais la contestation se poursuit sur les réseaux sociaux, au nom de la défense de la liberté d'expression.
L'Association béninoise des web activistes avait appelé à "manifester contre la hausse des coûts des forfaits internet", recueillant le soutien de nombreuses personnes, blogueurs, acteurs des médias en ligne, de la société civile et associations de consommateurs.
L'application d'un décret voté en juillet a conduit cette semaine à un important surcoût des communication sur les réseaux sociaux: le coût du mégaoctet (Mo) pour la communication sur les réseaux sociaux a été multiplié par cinq, passant de 2 à 10 FCFA.
Mais la manifestation, qui n'avait pas été autorisée, n'a finalement pas eu lieu.
"La demande d'autorisation pour manifestation a été refusée par le maire (de Cotonou)", a indiqué à l'AFP, Hugues Sossoukpè, secrétaire général de l'Association béninoise des web activistes.
Malgré cette interdiction, la protestation demeure vive, notamment sur les réseaux sociaux où de nombreux activistes ont lancé des hashtag comme #TaxePasMesMo.
Une pétition en ligne sur la plate-forme change.org a aussi récolté plus de 13.800 signatures. "Nous pensons que le gouvernement béninois devrait plutôt contraindre les opérateurs télécoms à améliorer la qualité de leur service", ont écrit les signataires.
"Cette augmentation (des tarifs) ne se justifie pas et a été prise sans aucune concertation", dénonce Alban Tometissin, militant d'une association de consommateur.
Pour Hugues Sossoukpè, "cette taxe étrangle la démocratie et la liberté d'expression, symbolisée par la ferveur des débats d'idées sur les réseaux sociaux. Le Bénin fait un naufrage numérique digne des pays totalitaires".
Des sources proches de la présidence du Bénin ont confirmé à l'AFP "le souhait du président de recevoir dans les prochaines heures les réseaux de téléphonie".
Fin mai, le parlement ougandais a voté la mise en place d'une taxe sur les réseaux sociaux pour accéder à WhatsApp, Facebook et Twitter, ainsi que des sites de rencontre, provocant la colère de la rue. Le gouvernement a finalement reculé et annoncé qu'il réviserait le texte en juillet dernier.