La dernière recrue de Boni Yayi à la croisée des chemins

Publié le dimanche 23 septembre 2018 | lespharaons.com

© Autre presse par DR
Candide Azannai, député de l`opposition

Pendant deux décennies marquées par un « syncrétisme politique », Candide Azannai a tenté en vain d’expliquer sa conception de la politique, mais l’opinion sait maintenant que sa trajectoire est à l’image d’un cerf-volant abîmé. Le président du parti Restaurer l’Espoir, est apparu ces deux dernières années, comme l’homme politique le plus versatile au Bénin. Après avoir défendu une idéologie, quitté ensuite Boni Yayi, il a réussi enfin aux cotés de Patrice Talon, avant de se mettre dans une situation inconfortable et passer à l’ennemi. Mais Boni Yayi ne sait pas qu’il a recruté un homme politique à l’électorat rétréci.

Candide Azannai est toujours passé pour le « politique » correct, celui qui n’a trempé dans aucune affaire, et qui allie un franc-parler à un discours philosophique, mais souvent teinté d’immoralités. Considéré comme très peu fréquentable pour plusieurs chapelles politiques, il ne s’est pourtant jamais gêné pour trouver le bon discours afin d’emballer son électorat.

Cependant après sa courte victoire aux législatives en 2015, où il a surfé sur l’inculture des populations et sa brouille avec Boni Yayi, il sera remis à sa place par les Cotonois la même année. Les populations , ont refusé de porter à la mairie de la ville cet homme “trop impulsif et incohérent”. Terrible revers pour Candide Azannai qui faisait de Cotonou, le terrain de la contestation au régime en place.

Le changement de discours de Azannai est la preuve de l’inconstance de l’homme politique, toujours tiraillé entre ses intérêts personnels et son avenir. Cette dualité a conduit le président du parti Restaurer l’Espoir à quitter Talon contre la volonté des membres de son parti. Alliage de discours anti Yayi, anti Talon et désormais pro Yayi, Azannai vacille au gré du vent et mélange les convictions politiques, et les théories d’une autre époque. Une confusion qui a assombrit depuis sa route.

En dépit de ses timides actions pour se relancer politiquement ce dernier ne trouve pas le chemin. Si après les premières heures de sa démission du gouvernement Talon, l’homme avait une petite estime et est remonté légèrement dans l’opinion, il est depuis, la risée des internautes et autres acteurs politiques qui ont compris que Azannai est à la croisée des chemins. Cette fois, le président du parti Restaurer l’Espoir aura du mal à trouver le discours qui plait à la jeunesse. Il s’est d’ailleurs frotté à son électorat à travers la célébration ratée de son arrestation manquée. En 2018, la mobilisation était déjà faible par rapport à l’année précédente et la faiblesse du discours sautait à l’œil.

Deux après avoir essuyé le rejet des cotonois, Candide Azannai devra faire face aux populations qui ne manqueront pas de faire l’inventaire de ses infidélités politiques et tirer la conclusion que c’est désormais un homme seul, et « égoïste » qui s’apprête à passer un marché de dupes avec Boni YAYI. Azannai n’est donc pas sorti d’affaire, mais s’enlise davantage en s’alliant à un homme, dont il a combattu la méthode et la gouvernance.

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