A la faveur d’une conférence de presse qu’ils ont tenue ce samedi à Cotonou, les responsables du parti Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) ont dénoncé certains actes posés récemment au parlement par le Bloc de la majorité parlementaire, ainsi que des mesures prises il y a peu par le régime de la « Rupture » sous Talon. Il s’agit notamment des « nouvelles taxations sur les communications électroniques (finalement annulées par le président Talon depuis ce samedi) ; l’acharnement contre d’anciens ministres et cadres Fcbe, des controverses autour du Code électoral et blocage du Cos/Lepi par le Bmp.». Cette conférence de presse a été animée par le porte-parole du parti, Nourénou Atchadé, et le premier secrétaire exécutif national, Valentin Djènontin Agossou. Lire ci-après l’intégralité de la déclaration qu’ils ont faite à l’occasion.
LE PARTI FORCE CAURIS POUR UN BENIN EMERGENT (FCBE) DECLARATION SUR L’ACTUALITE SOCIOPOLITIQUE NATIONALE
Mesdames et messieurs les journalistes,
Au nom du Bureau Exécutif National et de toutes les instances dirigeantes de FCBE, je voudrais vous souhaiter la bienvenue et vous remercier d’avoir répondu aussi promptement à l’appel du parti,La mauvaise gestion caractérisée du pays depuis le 6 Avril 2016 avec pour clef de voûte, le pillage systématique de nos ressources par les ploutocrates au pouvoir, l’accaparement arrogant de tous les leviers de l’économie nationale par le régime dit de la rupture et ses affidés, la remise en cause des fondamentaux et des acquis de notre démocratie, la caporalisation de toutes les institutions de contre-pouvoir, une diplomatie de bric et de broc très peu regardante des règles de courtoisie entre Etats…justifient cette conférence de presse qui se cristallise autour de 4 principaux points. Il s’agit :
des nouvelles taxations sur les communications électroniques ;
de l’acharnement contre d’anciens ministres et cadres FCBE ;
des controverses autour du code électoral ;
du blocage du COS/LEPI par le BMP.
NOUVELLES TAXATIONS SUR LES COMMUNICATIONS ELECTRONIQUES
L’auteur Americano-japonais Francis Foukouyama, fondant sa thèse sur la philosophie de Alexendrekojève, avait établi au début du 19eme siècle, dans son ouvrage « La fin de l’histoire et le dernier Homme » que les mouvements et les activités du dernier homme, l’homo sapiens sapiens, dépendraient de l’évolution de la science et de la technologie.
Et aujourd’hui, plus que jamais, le monde actuel est plongé dans l’univers technologique
Malgré cette incontestable réalité, le gouvernement dit de la rupture bat des pieds et des ailes pour isoler le Bénin de cette révolution numérique, qui, personne ne dira le contraire, constitue une grande opportunité pour la jeunesse.
Pendant que d’autres pays cherchent à rendre gratuit l’internet, le Bénin, sous prétexte que les réseaux sociaux sont la cible d’attaques du gouvernement, a surtaxé le coût de la connectivité aux fins de continuer le musellement des populations.
Le parti FCBE exprime son indignation et réclame :
– l’annulation du Décret présidentiel du 25 juillet 2018,
– l’amélioration de la qualité des services et la réduction des coûts des services de communication.
Autrement, le peuple avisera.
ACHARNEMENT CONTRE CERTAINS ANCIENS MINISTRES ET CADRES FCBE
Nul, aujourd’hui, ne peut nier que la dictature est érigée en mode de gouvernance dans notre cher et beau pays, le Benin.
En effet, le gouvernement de la rupture, toute honte bue, et incapable de réaliser son programme d’action, n’a d’autres actions que de traquer, d’intimider et de harceler les opposants.
Sous le fallacieux prétexte de lutte contre la corruption, une campagne d’intoxication a été méthodiquement lancée contre certains anciensministres et cadres FCBE. Cette campagne a connu une cristallisation juste après le Congrès des 10 et 11 Février 2018 qui eut pour attraction majeure, la mémorable sortie politique de notre leader charismatique, le Dr Boni YAYI.
Le second motif qui justifierait l’acharnement contre le parti est, sans conteste, le rôle déterminant joué par ses députés lors des flops successifs qu’a connus la révision de la constitution le 4 Avril 2017 et le 5 Juillet 2018. Le parti FCBE paye donc au prix fort son engagement à préserver les acquis de notre démocratie contre toute tentative de remise en cause de ses fondamentaux.
Ainsi, le massacre a commencé à l’Assemblée Nationale par la mise en accusation du Secrétaire Exécutif National du parti, en la personne de l’honorable Valentin DJENONTIN AGOSSOU, mis en cause dans un dossier concernant la filière coton, bien que n’ayant pas été ministre de l’Agriculture. La surprise de ce dossier est que les présidents des comités ainsi que le ministre de l’agriculture d’alors qui sont au cœur même des campagnes cotonnières, ne sont nullement inquiétés. Vous avez suivi la suite du feuilleton ! Son immunité a été levée en dépit du fait que la commission parlementaire n’a retenu aucune preuve de sa culpabilité.
L’autre victime toute désignée est l’ancien argentier, KOMI KOUTCHE.
Pure comédie. C’est un dossier digne d’un roman policier. En effet, le commun des mortels ne comprend pas et ne s’explique pas la prouesse d’un procureur général près la Cour d’Appel qui inflige contre l’ancien argentier un dossier cousu de fils blancs, un dossier dans lequel on poursuit quelqu’un qui est lui-même venu se plaindre de vol de 95 millions à son domicile. Le ridicule ne tuant pas dans notre pays, on se dépêche de l’accuser pour la perte tantôt de 700 et tantôt de 800millions de FCFA. Notre amertume est d’autant plus grande de constater que c’est un dossier déjà vidé par le Tribunal de Première Instance de Savalou. C’est donc à juste titre que sa mise en accusation devant la Haute Cour de Justice n’a pas prospéré.
Dans la logique de la campagne de dénigrement contre le parti FCBE, d’autres dossiers également montés de toutes pièces ont été flanqués aux honorables Idrissou BAKO, Simplice CODJO et GARBA Yaya.
Les anciens ministres FATOUMA AMADOU DJIBRIL et YAYA ABOUBAKAR sont aussi dans l’œil de cyclone du gouvernement de la rupture.
Nous ne saurions passer sous silence les événements qui ont suivi l’initiative de Nikki. A la suite de cette sortie de la jeunesse, le Maire de Nikki et le Chef d’Arrondissement de la même ville tous élus de FCBE, ont reçu chacun une convocation de la police républicaine et ont été gardés à vue 48 heures durant, dans un commissariat à Cotonou.
Présentés au Procureur de la République près le tribunal de première instance de première classe de Cotonou, ils ont été libérés, placés sous convocation pour se présenter à nouveau le 27 septembre prochain.
Ces récentes actions du gouvernement montrent que ce qui reste de la vie démocratique au Bénin est écrasé. Cette situation inacceptable fait suite à la sortie de l’ «Initiative de Nikki » pour réclamer, entre autres, le rétablissement de la démocratie, de l’Etat de droit et des droits de l’homme, et la fin de la gouvernance autocratique, népotiste, clanique, affameuse et prédatrice de Patrice Talon.
Le parti FCBE condamne fermement la séquestration de ces deux autorités locales et exige l’annulation immédiate et sans condition des poursuites judiciaires à leur encontre.
Le parti FCBE met sérieusement en garde le gouvernement contre toutes les mesures d’intimidation et de pression morale ou physique à l’encontre du Maire et du Chef d’Arrondissement de Nikki.
Le parti FCBE suit de très près l’évolution de la situation et rend responsable le gouvernement des déconvenues qui découleraient de sa détermination à rétrécir l’espace démocratique et de libertés.
CONTROVERSES AUTOUR DU CODE ELECTORAL
Les « réformes » électorales taillées sur mesure ne garantissent pas l’organisation d’élections crédibles et inclusives. L’absence de consensus sur la charte des partis politiques et le code électoral demeurent deux sujets de préoccupation majeure qui montrent à suffisance que la démocratie béninoise est agonisante.
Dans un communiqué en date du 18 septembre 2018, le Secrétaire Général de la Cour constitutionnelle, Gilles Badet, a annoncé que « par requête en date du 13 septembre 2018, Monsieur le Président de la République a saisi la Cour constitutionnelle aux fins du contrôle de constitutionnalité du code électoral voté par l’Assemblée nationale le 03 septembre 2018 ».
« L’audience spéciale de mise en état préparatoire à l’examen de ladite loi aura lieu le vendredi 21 septembre 2018 », avait-il précisé. « Afin d’attendre d’éventuels recours venant des députés, l’audience de mise en état programmée pour le vendredi 21 septembre 2018, est reportée à une date ultérieure. La nouvelle date vous sera communiqué ultérieurement », rectifie le service de presse de la Cour constitutionnelle, dans un communiqué de presse.Comme si cela ne suffisait pas pour mettre à nu la vassalisation de la haute juridiction et le cafouillage au sommet de l’Etat, le même
Secrétaire Général de la Cour constitutionnelle, Gilles Badet, dans un autre communiqué en date du 20 septembre 2018, confirme l’information du service de presse au motif d’intégrer les recours des parlementaires avant l’examen : « Pour se donner les moyens d’examiner en une seule audience de mise en état tous les recours éventuels émanant de députés à l’Assemblée nationale qui pourraient s’ajouter à celui du Président de la République, la Cour constitutionnelle a décidé de reporter au vendredi 28 septembre 2018… l’audience de mise en état sur le code électoral… Quant à l’audience plénière d’examen du code, elle est fixée au mardi 02 octobre 2018 ».
De mémoire de Béninois, la Cour Constitutionnelle n’a jamais été demanderesse de recours venant des députés avant de statuer sur une requête ? Pourquoi tant de communiqués contradictoires ? A quel jeu joue le président de la Cour, Joseph Djogbénou, « avocat personnel et ami intime du chef de l’Etat » ?
Le parti FCBE invite en conséquence le Président de la République à renoncer à l’exclusion et au mépris du peuple pour demander une deuxième lecture du code électoral conformément aux dispositions de l’article 57 de la Constitution du 11 décembre 1990, afin de prendre en compte les propositions pertinentes de l’opposition et des organisations de la société civile.
En tout état de cause, le parti FCBE se réserve le droit d’engager, à tout moment et sans préavis, toute action constitutionnelle appropriée.
Ensemble pour la préservation des acquis démocratiques et pour une nouvelle gouvernance électorale inclusive, gage d’élections transparentes, crédibles et paisibles.
BLOCAGE DU COS/LEPI PAR LE BMP
Le parti FCBE constate, avec désolation, que les travaux entrant dans le cadre de l’actualisation du fichier électoral sont encore à leurs phases préliminaires. Entre autres raisons, on évoque la non désignation des membres des commissions communales d’actualisation (CCA) par les députés du bloc de la majorité parlementaire (BMP). Malgré les relances répétées du président du COS/LEPI, le BMP persiste dans le blocage de l’institution chargée de la mise à jour de liste électorale informatisée. Ce bloc – on s’en souvient comme si c’était hier – avait, à dessein, bloqué la mise sur pied du COS/LEPI 2017, en dépit des injonctions de la Cour Constitutionnelle.
Tout se passe donc comme si le clan TALON et son BMP ne veulent pas organiser les élections législatives à bonne date et sous la bannière de la LEPI que le législateur reconnait comme la seule liste devant servir pour l’organisation des élections dans notre pays, jusqu’en 2021. Le parti FCBE exige que l’Assemblée Nationale fournisse, sans délai et conformément à la loi, la liste des membres commissions communales d’actualisation (CCA) au COS/LEPI, afin que celui-ci accomplisse sa mission à bonne date.
Voilà chers amis journalistes, les quelques éléments que nous avons voulus partager avec vous ce matin.
Vive le parti FCBE
Vive le Bénin
Je vous remercie.