Le président du Congrès pour le développement et la solidarité (Cds Finagnon) et membre du Bloc de la majorité présidentielle (Bmp), Aké Natondé était l’invité de l’émission hebdomadaire « 90 minutes pour convaincre » de la radio nationale. C’était ce dimanche 23 septembre. Au cours de l’émission, il a abordé certains sujets d’actualité tels que la composition des deux blocs de la mouvance présidentielle, la place des jeunes au sein du Bmp pour leur positionnement sur les listes lors des élections législatives de 2019, les innovations du nouveau Code électoral, le budget de l’Assemblée nationale, exercice 2019, l’encadrement du droit de grève, l’annulation des taxes internet et biens d’autres sujets.
Au début de l’émission placée sous le thème : « Les blocs de la mouvance présidentielle face aux enjeux des législatives de 2019 », les animateurs ont invité le membre influent de la mouvance présidentielle, l’honorable Aké Natondé, à se prononcer sur les derniers développements du système partisan. En toute tranquillité et avec la pondération qui le caractérise, le député a annoncé que la mouvance, pour la compétition des législatives de 2019, ira aux élections avec deux blocs à savoir le Bloc progressiste et Dynamique unitaire. Il a précisé l’objectif des acteurs politiques, qui est de crédibiliser le Bénin sur le plan politique : « Nous voulons éviter que des plaisantins continuent de fabriquer des listes électorales en désordre pour distraire le peuple alors qu’ils savent qu’ils ne seront pas élus. Ceci pour corriger la désacralisation de la gouvernance politique dans notre pays » A la question de savoir si la réconciliation annoncée entre l’ancien président Boni Yayi et son ministre Candide Azannaï n’a pas été le déclencheur de cette nouvelle organisation politique, l’Honorable rectifie : « nullement, le rapprochement entre Azannai et l’ancien président Boni Yayi n’a joué dans cette rencontre de réaménagement. Nous avons pris notre décision bien avant leur initiative. Le chef de l’Etat, Patrice Talon, nous avait invités bien avant cette réconciliation annoncée. Toutefois, c’est une bonne chose car tout le monde doit se réconcilier».
Place de la jeunesse dans le BMP
Dans le rang de la jeunesse de la mouvance, le constat fait reste que certains députés siègent depuis la 1ère mandature au lieu de passer la main aux jeunes qui risquent de rester encore observateurs lors des prochaines élections. Sur cette interpellation, le parlementaire rétorque, au nom de ces collègues: « Je ne pense pas que tous les jeunes puissent dire que les réformes les excluent, de même que les femmes. On positionne en tête celui qui peut rafler la majorité des voix. On ne va pas aux élections pour faire de la figuration. Maintenant, si un jeune est représentatif, il peut être élu ». Puis, le député prend exemple sur sa personne pour illustrer : « J’ai été élu à moins de 40 ans comme suppléant et depuis ce moment, la région m’a toujours fait confiance et j’ai pu être élu député. Pour y arriver, j’ai réussi à drainer du monde». Il a rassuré qu’au sein des deux blocs, les jeunes s’organisent aussi avec la précision que ceux qui sont représentatifs auront leur part, puisqu’il s’agit d’une élection. « Au niveau de la mouvance présidentielle, le problème est réglé et j’appelle les jeunes à impacter positivement leur électorat » conclura-t-il sur ce sujet.
Regard sur quelques innovations du Code électoral
« Désormais, on ne va plus accueillir de micro partis à l’Assemblée nationale. Il n’est plus question qu’un député crée sa liste et soit élu chez lui et vienne siéger seul à l’Assemblée nationale. Le député représente toute la Nation. Il faut que sa liste puisse engranger un certain nombre de voix partout sur toute l’étendue du territoire national. C’est pour cela qu’on a mis à 10% le seuil pour avoir des sièges. Même si un parti gagne des sièges et que la somme pendant l’élection n’atteint pas 10%, on ne lui attribue pas de sièges », a précisé l’Honorable Aké qui n’a pas manqué de nuancer que toute liste qui a 10 députés, par exemple, et qui n’a pas atteint 10% sera repêché par un mécanisme défini. « Au cas où 4 listes n’auront pas 10%, on peut repêcher jusqu’à 4. Donc si quelqu’un a 9%, 8%, et est parmi les 4 premiers, on prend les 4 en tête » a-t-il fait savoir.
Quitus fiscal, caution et charte des partis politiques
Pour l’honorable Aké, le quitus fiscal n’est pas introduit pour écarter quelqu’un. « Je vous assure que cela est impossible. Quelqu’un qui paie ses impôts ne peut pas être empêché d’aller aux élections. Celui qui aspire diriger doit être exemplaire », a-t-il martelé. Parlant de la caution à payer pour prendre part aux élections, il estime que le payement est possible pour les acteurs. A l’en croire, un député qui peut dépenser jusqu’à 30.000.000 FCFA pendant les campagnes, doit pouvoir payer une caution de 3.000.000 FCFA. Et dès que la liste obtient 10%, la caution est retournée. « Mais si vous perdez, vous ne retirez plus votre caution et, tenez vous tranquille, vous n’avez plus la chance de revenir vous présenter. Donc, la mobilisation de 250 millions de francs Cfa est possible entre députés, maires, élus locaux, militants qui veulent vraiment soutenir leurs leaders », a-t-il poursuivi. Sur la question de la charte des partis politiques, l’invité de la radio nationale pense que la charte actuelle sera appliquée à la lettre. Car, la CENA est déjà renforcée dans ses prérogatives. « Si un parti ne se recompose pas pour les élections prochaines, il ne pourra pas participer aux élections. Ils doivent se mettre à jour selon la nouvelle charte précise-t-il.
Budget 2019 de l’Assemblée et les 10 jours de grève des travailleurs
Le vote du budget de l’Assemblée nationale fait couler depuis quelques jours beaucoup d’encre et de salive. A ce sujet, l’élu n’a pas manqué de donner son point de vue. A l’en croire, c’est un budget élaboré en plusieurs étapes. C’est à ce titre qu’il a expliqué le processus d’élaboration du budget : « Si de 14 milliards en 2017 et 2018, le budget a augmenté, c’est à cause des nouvelles charges liées au départ en 2019 de certains députés qui seront payés sur 3 mois, et aux nouveaux qui doivent très vite rentrer dans leurs droits ». De son analyse, il souligne le paradoxe de la minorité qui soutient la hausse du budget contre la majorité qui exige sa révision à la baisse. Par ailleurs, ayant pris part au vote de la loi qui encadre désormais les grèves au Bénin, l’ancien ministre de l’Enseignement secondaire pense qu’aucun développement ne pourra être possible avec la grève. Il pense que les syndicats doivent désormais obtenir gain de cause avec les négociations. Toutefois, il se réjouit de ce que la grève n’ait pas été supprimée. « On n’a fait qu’encadrer la grève et si la cour pense que c’est trop, on va revoir. Les syndicalistes doivent comprendre qu’on ne peut pas faire démissionner un président élu par les grèves. Il faut changer de moyens », lâchera-t-il avant de dire quelques mots sur la loi sur l’embauche notamment les tenants et les aboutissants. L’occasion de cette émission a par ailleurs permis au député de donner son point de vue sur le communiqué d’annulation des taxes internet par le Chef de l’Etat : « J’ai reçu et lu avec beaucoup de satisfaction le communiqué qui annule les taxes parce que nous étions tous frappés de plein fouet par la mesure ». Pour lui, le chef de l’Etat vient prouver qu’il est un dirigeant au service de son peuple. Ce qui bat en brèche tout ce qu’on dit de lui. « Il faut appeler les populations au calme » conclura-t-il.