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Saisine de la CRIET : La minorité parlementaire dénonce l’instrumentalisation du parlement

Publié le mercredi 26 septembre 2018  |  Nord Sud
L’école
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
L’école de formation des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) lancée par le président d`honneur du Parti l`ancien président de la république le docteur Thomas Boni Yayi
Abomey Calavi le samedi 26 Mai 2018. Les FCBE lancent leur école politique
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Les députés de la minorité parlementaire sont sortis une fois de plus de leur mutisme le lundi 24 septembre 2018 dernier à la faveur d’une conférence de presse qui a eu pour cadre la salle polyvalente du palais des gouverneurs à Porto-Novo. Ils dénoncent un acharnement contre des anciens ministres de Boni Yayi et l’instrumentalisation de l’institution parlementaire. Ceci fait suite au refus du président de l’Assemblée nationale de leur accorder une déclaration à la tribune de l’hémicycle. Lire l’intégralité de leur déclaration.

DECLARATION DES DEPUTES DE LA MINORITE AU PARLEMENT
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Chers collègues députés,
C’est avec grande indignation que je me permets, au nom de la minorité parlementaire, de prendre la parole ce jour, lundi 24 septembre 2018, pour une fois encore me prononcer sur l’actualité de notre pays ces dernières heures.
La démocratie chèrement acquise en 1990 au prix de nombreux sacrifices est menacée par les seigneurs de la République, les princes du Nouveau départ. Et il me paraît opportun en cette solennelle occasion de déclaration reconnue par le règlement intérieur, de l’Assemblée Nationale, d’attirer notre attention sur le rôle que notre institution joue dans ce plan machiavélique savamment orchestré pour tuer notre démocratie, grâce au BMP.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Chers collègues députés,

Tout est fait pour instrumentaliser le Parlement afin de mieux aliéner le peuple.
De quoi est-il question réellement ?
Dans la presse nationale et internationale, il est fait mention d’une correspondance du Ministre de la Justice au Procureur spécial près la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET) aux fins d’engager des poursuites à l’encontre des anciens ministres Aboubacar YAYA, Fatoumata AMADOU DJIBRIL, Valentin DJENONTIN AGOSSOU et Simplice CODJO. Ce faisant, le Gouvernement vient de manifester une fois encore son mépris envers
l’institution parlementaire qui, récemment, a voté pour l’autorisation de poursuite de ces quatre personnalités, devant la Haute Cour de Justice.
Mieux, le Gouvernement de la ruse et de la rage, chaque jour que Dieu fait, donne la preuve de son obsession à violer la Constitution de 1990. Quelle aberration !
L’opposition avait déjà dénoncé la lutte sélective contre les personnes qui n’ont pas fait allégeance au roi. Une chasse aux sorcières, qui ne dit pas son nom, a été lancée depuis le premier échec à la révision de la constitution en mars 2017, telle que voulue par le Président Patrice TALON et ses hommes.

Monsieur le Président,
Chers représentants du peuple,

Pourquoi saisir le Procureur spécial près de la CRIET après le vote à l’Assemblée Nationale ?
Ce gouvernement tel un chien enragé, fonce droit pour conduire notre pays dans le décor et le précipice. À travers cette déclaration, nous députés de la minorité parlementaire, mettons le Gouvernement en garde contre cette énième ruse qui a pour objectif premier, d’envoyer les opposants à la guillotine. Cette fois-ci, trop c’est trop ! Ça suffit maintenant !
C’est pourquoi, nous prenons l’opinion nationale et internationale à témoin. Le Gouvernement veut mettre le pays à feu et à sang. Il doit être prêt à en assumer les conséquences. Il n’y a pas si longtemps, les barons du nouveau départ ont caricaturé notre nation comme un État sinistré, bafoué (j’en oublie volontiers), descendu de son piédestal. Mais par cet acte de ruse, le gouvernement dit de la rupture est en train d’inscrire le Bénin dans le groupe de pays où règne terreur et la panique. Nous ne souhaitons pas cela pour nos populations. Pour finir, je vous renvoie à cette citation du philosophe Denis DIDEROT qui a dit, je cite : « Sous quelque gouvernement que ce soit, la nature a posé des limites au malheur des peuples. Au-delà de ces limites, c’est ou la mort, ou la fuite, ou la révolte. », fin de citation. Nous ne mourons pas maintenant. Nous ne sommes pas prêts à fuir comme certains sont maîtres en la matière. Car ici c’est le Bénin, notre Patrie. Nous nous battrons pour que force reste à la loi et que soient préservés les acquis
démocratiques qui ont toujours fait la fierté de notre beau pays.

Vive la démocratie
Vive le Bénin
La patrie ou la mort, nous vaincrons.
Je vous remercie.
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