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Extrémismes et radicalités dans le système politique ouest- africain : Quelle loi pour quelle solution ?

Publié le lundi 1 octobre 2018  |  Matin libre
Ouverture
© Autre presse par Ministère de Côte d`Ivoire
Ouverture de la 9e réunion du comité des experts du Conseil de l’Entente à Abidjan
La neuvième réunion du comité des experts du Conseil de l’Entente a ouvert ce matin ces travaux à l’hôtel du golf à Cocody sous la présidence du secrétaire exécutif de l’institution sous régionale, l’ivoirien Patrice Kouamé.
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Comment se construit la radicalité politique ? Autrement dit que pourrait signifier la radicalité politique dans un système démocratique ? Proposons-nous d’observer le paysage politique francophone du Conseil de l’Entente (Bénin, Côte d’Ivoire, Burkina-Faso, Niger et Togo) pour définir au préalable la notion de d’Etat-Nation (1) avant de montrer les limites de la loi (2)

1. L’Etat-Nation



A la fin de la colonisation, des Etats indépendants ont vu le jour avec un cadre territorial tracé. On peut observer que le cadre territorial a été tracé de l’extérieur en faisant abstractions des intérêts, des sentiments des intéressés, de la logique des cultures, de la géographie.

Pour être clair, il convient donc d’affirmer au départ, avec force, que l’État- Nation est un phénomène historique, né dans l’Europe occidentale du XVème siècle, après trois siècles d’incubation. Pour le meilleur ou pour le pire, la colonisation l’a étendu au monde entier, mais il n’est pas issu d’une évolution naturelle des autres cultures. Les jeunes Etats devraient donc construire la Nation à partir d’un cadre territorial concédé. Au Bénin comme au Togo, Au Burkina-Faso comme en Côte d’Ivoire ou au Niger, les Etats –Nation se construisent difficilement mais sûrement avec des contradictions ethniques, sociales et religieuses. Le processus de Construction de la Nation est irréversible pour ces Etats car la diversité est la loi de la nature. Il se fait cependant que l’animation de la vie politique et la gestion des institutions engendrent des radicalités.

Que signifie alors la radicalité politique ? À partir de quand – et de quoi – peut-on « légitimement » utiliser ce terme qui revient sans cesse dans le débat public ouest- africain ?

A partir des travaux d’Yves Person, on peut dire que la notion de « radicalité politique » est plurielle et sujette à multiples interprétations. Dans le débat public, on applique en général le qualificatif de radical à des mouvements ou des idées pour en souligner la distance à la norme admise, dans l’intention éventuelle de les rejeter à la périphérie du système politique. Les constitutions des pays du Conseil de l’Entente ont fait des partis politiques des animateurs de la vie politique. Le pouvoir politique se gère à partir des composantes significatives de la Nation. Le principe général est le droit à l’expression démocratique, c’est-à-dire que si les groupements politiques doivent pouvoir proposer des modifications législatives ou constitutionnelles, ces revendications ne peuvent pas être portées par la violence et ne peuvent pas viser les principes démocratiques fondamentaux. Les Cours européennes et africaines reconnaissent aux Etats de lutter contre les manifestations violentes.

Trois éléments fondent ainsi l’approche de la radicalisation : sa dimension évolutive, l’adoption d’une pensée sectaire, l’usage potentiel de la violence. Comment conjurer les périls de la radicalisation ?

2. La loi est-elle la solution ?



La loi est d’abord la solution. La loi des lois, la Constitution. L’Etat est un et indivisible. Cela signifie que son ordre juridique, politique et constitutionnel est unique. Il ne possède qu’un seul centre d’impulsion du pouvoir. Le pouvoir est organisé en institutions. Les frustrations doivent être exprimées. Car si elles ne sont pas exprimées, elles fabriquent des monstres. Voilà pourquoi les forces sociales et politiques méritent d’être écoutées. Ce n’est pas la répression de la parole qui est la solution. Tout n’est pas écrit dans la loi. Il y a la « loi des coutumes ». La Côte d’Ivoire a fait l’expérience des lois roquettes. Celles-ci ont plongé le pays dans plus de radicalisation. La solution n’est pas de l’abus de la loi à partir des majorités mécaniques à l’Assemblée Nationale. La réponse aux préoccupations de façon méthodique et responsable est la voie de la paix et de la tranquillité. S’y dérober, c’est méconnaître l’histoire des peuples de cinq (05) pays. A quoi sert de ne pas crever les abcès à l’intérieur des pays que de courir après des accords de paix 1, 2, 3 et 4 au-delà des frontières nationales. La loi fixe le cadre, les hommes font du cadre ce qu’ils veulent. La qualité de la loi dépend de celui qui est chargée de la garantir.

En somme, l’Etat-Nation se construire dans la diversité culturelle et l’aménagement du territoire librement consenti. Cette prescription vaut pour tous les pays du Conseil de l’Entente

Herbert de Saint Tauyé HOUNGNIBO

Juri-Journaliste
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