Trois ans seulement après son ouverture aux usagers, le pont de Fifadji présente déjà l’aspect d’un ouvrage vétuste dont l’état de dégradation inquiète. La menace d’un drame n’est pas à écarter.
Le pont de Fifadji souffre-t-il d’un manque d’entretien ou d’un non-respect des normes de construction en la matière ?
Trois ans seulement après son ouverture au trafic, le pont de Fifadji présente des signes inquiétants quant à sa résistance.
« Le point de jonction du pavé et du goudron s’affaisse dangereusement », confie Robert Kahè, employé d’une entreprise de BTP de la place, se désolant que l’ouvrage soit construit à base de pavés qui se décrochent aujourd’hui de la traverse.
« Ce n’est plus aisé aujourd’hui de passer sur le pont de Fifadji vu l’aspect de dégradation qu’il présente», laisse entendre Jacques Agbo, soudeur et usager du tronçon.
L’affaissement dont fait l’objet le pont de Fifadji, selon les usagers, est à l’origine des fréquentes crevaisons enregistrées à hauteur de l’ouvrage; et les usagers à moto non avertis de son aspect accidenté culbutent souvent sur le tronçon. L’imprudent qui ne modère pas sa vitesse à ce niveau est vite envoyé dans le décor. Tout ceci n’est pas sans créer des embouteillages monstres aux heures de pointe. L’impraticabilité par ailleurs de la déviation sous le pont réalisée dans le bas-fond, aujourd’hui envahie par les eaux, contraint véhicules à quatre roues et à deux roues à emprunter le passage supérieur du pont.
Réactivité
Suite à la situation et sur interpellation des usagers et des médias, le directeur général des Infrastructures, Jacques Ayadji, a effectué une descente sur le pont pour toucher du doigt la réalité. « Ce que je viens de voir n’est pas acceptable », se désole-t-il, tout en interpelant la mairie de Cotonou ayant à charge l’entretien. Celle-ci, à son avis, devrait prendre à temps ses responsabilités pour éviter le pire au Bénin. « Les populations béninoises ont raison de croire que tout ce qui concerne les infrastructures routières au Bénin est du ressort du ministère des Infrastructures, mais ce n’est pas encore le cas pour ce pont de Fifadji. Il y a des routes urbaines qui sont du ressort des municipalités », poursuit-il. Jacques Ayadji précise que le décrochage est déjà à 10 cm et ce n’est pas à 20, 30, 50 cm, lorsque le pont va se couper que conscience en sera prise.
Les autorités municipales sont appelées à vite prendre la mesure de la situation pour corriger le tir avant que le pire ne se produise. « On ne peut pas laisser cette situation perdurer encore longtemps », prévient-il, tout en tendant la main à la municipalité si éventuellement, celle-ci a besoin d’un appui du ministère des Infrastructures et des Transports.
D’autres infrastructures routières se trouvent dans le même état et le directeur général des infrastructures a profité de l’occasion pour interpeller également la la mairie d’Abomey-Calavi sur l’embranchement Rnie1 vers Dèkoungbé.