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Enseignement secondaire : Nécessité de bien penser les réformes

Publié le mardi 2 octobre 2018  |  Matin libre
Les
© aCotonou.com par DR
Les apprenants du Ceg Vekky dans la commune de Sô Ava.
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Alors que plusieurs parents d’élèves jubilaient déjà suite à la prise de note de service N°193/MESFTP/DC/SGM/SA portant généralisation de l’uniforme kaki dans les lycées et collèges publiques et privés en République du Bénin, il n’a fallu que quelques heures pour que ladite note soit rapportée, annulée. Cette fois-ci, c’est la note de service N° 201/MESTFP/DC/SGM/SA qui notifie que le statu quo est maintenu jusqu’à nouvel ordre. Et pourtant, cette réforme pouvait mettre fin à certaines pratiques déshonorant érigées en règle dans les écoles ou complexes scolaires privés…



Comment une décision aussi pertinente que l’uniformisation de la tenue kaki dans les établissements publics et privés peut connaître un tel sort ? Quelles sortes de pressions aurait subi le ministre Kapko Mahugnon pour revenir sur sa décision ? De sources proches dudit département ministériel, l’annulation de la décision serait motivée par des propositions faites par les promoteurs d’écoles privées au cours d’une séance de travail avec l’autorité ministérielle, le jeudi, 21 juin 2018, soit 24heures après la note de service. Ces derniers qui auraient marqué leur accord pour une réforme allant dans le sens de l’uniformisation des tenues ont suggéré que le bas (culotte, pantalon ou jupe) soit en kaki et que le haut reste un choix des écoles privées. Ils auraient aussi suggéré que l’ensemble soit en kaki avec possibilité de l’assortir d’un macaron pour distinguer les écoles. D’autres sources indiquent que les chefs d’établissements privés avaient en stock une quantité importante d’uniforme qui avoisine 5 rentrées scolaires. Une telle décision de cette nature allait leur créer d’énormes pertes. Des propositions qui auraient amené le ministre Mahougnon Kakpo à réviser sa position. D’autres sources informent qu’il s’agissait d’une décision prise de façon unilatérale sans l’aval du Chef de l’Etat.



A la quête d’un meilleur cadre de formation pour leurs progénitures, les parents d’élèves, pour des raisons de grèves au public et autres, recourent dans leur majorité, aux écoles et complexes scolaires privés. Et ce, malgré les fortes sommes à débourser pour les contributions scolaires. Prêts à tout pour l’avenir de leurs enfants, ils savent se plier en quatre pour solder. Seulement que les promoteurs des écoles ou complexes scolaires privés n’ont jamais facilité la tâche à ces géniteurs. De la liste des fournitures scolaires aux frais des travaux dirigés (TD) sans oublier le coût des uniformes, tout est ficelé pour assécher les poches des parents d’élèves. Le volet “uniforme“ dans ces établissements scolaires privés se révèle souvent comme du business en milieu scolaire. Tenez-vous tranquilles, certaines écoles privées adoptent des uniformes accessibles sur le marché à moindre coût. Mais, les parents sont contraints de se l’offrir au secrétariat de l’école au double voire le triple du prix du marché. « J’ai une amie qui vend l’uniforme au marché Dantokpa mais on nous a dit qu’on ne peut acheter ailleurs l’uniforme. Mais ils nous vendent cela très cher à l’école. Nous n’avons pas le choix étant donné que le public n’a jamais fini avec les grèves et là-bas, il manque souvent de sérieux», martèle Afoussath D, parent d’élève. Plusieurs écoles privées ont fini par trouver la stratégie appropriée pour rendre obligatoire l’achat des uniformes uniquement dans les écoles. Il suffit simplement de concevoir les uniformes à l’effigie de l’école et le tour est joué. Outre donc les frais de scolarité qui reviennent très coûteux, il faut aussi débourser d’importantes sommes pour les uniformes. Ce n’est visiblement pas aisé pour les parents d’élèves. L’autre aspect inquiétant de ce business rentable est que plusieurs écoles privées offrent depuis peu des services de couture. Il suffit de faire un tour dans l’enceinte desdites écoles et vous vous rendrez à l’évidence de la réalité. Il n’est pas question de laisser filer entre les doigts, ce qui peut bien renflouer les caisses de l’école. La maman est-elle coutrière, ce n’est point important. L’école s’en charge convenablement.



Le ministre de l’Enseignement secondaire, technique et de la formation professionnelle le professeur Mahougnon Kakpo a donc manqué l’occasion de prendre une décision historique qui mettrait fin à l’escroquerie dans les complexes scolaires privés. Peu importe la raison, il faut souligner que cette réforme s’impose pour soulager les parents d’élèves. Malheureusement, en attendant, le statu quo se poursuit…

Aziz BADAROU
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