Le Bénin organise, du 4 au 5 octobre prochain, une table ronde de haut niveau pour la relance et le financement de la vaccination au Bénin. En prélude à cet évènement, les cadres du ministère de la Santé et les partenaires techniques et financiers se sont retrouvés hier mardi 2 octobre à Cotonou pour préparer les documents de ces assises.
La vaccination est aujourd'hui considérée comme nécessaire sur le plan mondial et il est du devoir des gouvernants de veiller à ce que toutes les couches de la population sans discrimination aucune, y accèdent. C’est dans cette logique et après des échanges fructueux du ministre en charge de la Santé, Benjamin Hounkpatin, avec les partenaires techniques et financiers dont l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), que le gouvernement a décidé d’aller vers cette table ronde. Lors de l’ouverture de cet atelier de préparation des documents, le représentant résident de l’Oms au Bénin a félicité le gouvernement pour l’initiative qu’il trouve très importante pour sauver les populations béninoises de certaines maladies fatales récurrentes Jean-Pierre Baptiste, a expliqué les bienfaits de la vaccination qui a été de tout temps l’intervention la plus bénéfique en santé publique. Il affirme que d’après les estimations faites par l’Oms en 2017, les vaccinations pratiquées entre 2001 et 2020 dans 73 pays à revenu faible et intermédiaire permettront d’éviter plus de 20 millions de décès et d’économiser 350 milliards de dollars US en coûts sanitaires. Aussi poursuit-il que les cas de décès et d’invalidité évités grâce à la vaccination pratiquée au cours de ces deux décennies, entraîneront des gains de productivité permanents respectivement estimés à 330 milliards de dollars et 9 milliards de dollars US. Malgré les efforts faits ces dernières années en matière de vaccination en remontant à 70% les couvertures Dtc3 et la première dose pour le Var selon les propos du représentant résident de l’Oms, les objectifs fixés dans le plan stratégique régional pour la vaccination sont encore loin d’être atteints. Des propos que le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, confirme en ajoutant que toutes les études réalisées ces dernières années montrent que les indicateurs de vaccination ont peu progressé. «Selon l'enquête démographique de 2017, 57% des enfants cibles sont complètement vaccinés avec des zones de grandes préoccupations telles que les départements du Plateau et de l'Alibori qui affichent respectivement des taux de 25 et 36% pour ce même indicateur », confie-t-il. A la suite de la présentation de ce tableau quelque peu sombre, il a souhaité que des solutions pertinentes et hardies soient trouvées pour corriger la situation à l’issue de la table ronde. Il affirme nourrir l'ambition de mettre en place, une alliance nationale pour assurer un accès universel à tous les citoyens béninois et personnes vivant au Bénin aux bienfaits de la vaccination. « Il s'agit in-fine de mobiliser davantage de ressources nationales pour faire face aux besoins de plus en plus croissants d'un programme élargi de vaccination plus performant avec l'imposition de nouveaux vaccins et la modernisation de la chaîne d'approvisionnement logistique. Sans oublier la nécessité de continuer à assurer l'indépendance vaccinale du pays par le financement sur ressources nationales de la totalité des vaccins traditionnels et la prise en charge de la contribution nationale dans le cadre du cofinancement pour les nouveaux vaccins et les vaccins sous-utilisés », explique-t-il.