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Des ‟fous du Roi révélés” : Voici la Rupture qui veut dépolitiser l’administration

Publié le jeudi 4 octobre 2018  |  Matin libre
Les
© aCotonou.com par Didier Assogba
Les vendeuses du marché Missèbo sont mécontents et protestent contre les décisions du préfet Toboula.
Bourse du travail de Cotonou le 18 Novembre 2016. Meeting des femmes vendeuses du marché Missèbo. Elle dénoncent les décisions arbitraire du préfet Modeste Toboula.
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Plusieurs responsables de l’administration publique ont déserté leurs bureaux pour animer une rencontre politique le mercredi 03 octobre 2018 à Cotonou. Ils montrent ainsi que sous la Rupture, on préfère aussi servir les intérêts d’un homme plutôt que l’intérêt général.

La Bourse du travail était noire de monde hier dans l’après-midi. Il s’agissait d’une rencontre des coordinations de campagne communales et d’arrondissements (Ccc/Cca) du Littoral qui ont soutenu le candidat Patrice Talon. Elle avait entre autres pour objectif de répondre à l’opposition et de mobiliser du monde pour le Chef de l’Etat. Cette réunion qui s’est tenue à Cotonou à l’heure du travail était coordonnée par plusieurs hauts responsables de l’administration publique. Il y avait Aubin Adoukonou, Gaston Zossou, Armand Gansè et Souleymane Naimi. Ce sont respectivement les Directeurs généraux du Centre national de sécurité routière (Cnsr), de la Loterie nationale du Bénin (Lnb), de la Société de gestion des marchés autonomes (Sogema) et le Directeur de l’Informatique et du pré-archivage au ministère des Transports. Durant plusieurs heures, ils ont essayé de défendre la politique du gouvernement et de vouer aux gémonies les opposants. A la Bourse du travail, ils ont joué aux nouveaux chiens du Roi en abandonnant carrément pendant des heures leurs différents bureaux. Pour eux, aller défendre les actions politiques d’un homme, était plus important que de s’assurer du fonctionnement régulier de l’administration publique. Une manifestation politique sur fond de mensonge et de ruse était plus utile que servir les usagers de l’Administration. Ces collaborateurs du Chef de l’Etat montrent ainsi la dynamique imposée et entretenue dans chacune de leur structure. C’est à n’en point douter des structures politisées qui ne promeuvent ni la neutralité dans l’exécution du service public ni la cohésion des obédiences politiques opposées. Il y a fort à parier qu’il y règne la culture de la pensée unique. Toute chose qui justifie les contre-performances toujours enregistrées dans le secteur public. Sous la Rupture, on fait cette piteuse remarque alors que dans un passé récent, l’équipe actuellement au pouvoir qui animait l’opposition, avait pu dénoncer les mêmes travers. Mieux, dans le Programme d’actions du gouvernement (Pag), le Chef de l’Etat a annoncé sa volonté de réduire la politisation des nominations ou d’autres promotions et instaurer dans toute l’administration publique une gouvernance qui respecte la morale et l’éthique. Seulement, le constat est écœurant. L’exemple de ces Directeurs généraux d’organismes publics semble montrer que la tendance décriée sous les anciens régimes ne sera pas renversée de sitôt. Le Bénin est à la veille des législatives, des élections cruciales. La politique politicienne continuera d’influencer le choix des responsables dans les structures étatiques. Et face aux enjeux, l’administration publique sera davantage abandonnée au profit des rencontres politiques. D’aucuns diraient que le Chef ne leur a jamais demandé cela. Si tel n’est pas le cas, il faut alors s’attendre à leur limogeage dans les heures à venir? Sans doute que ce serait de l’illusion. En tout cas, ceux qui espèrent ce miracle vont attendre longtemps.



Mike MAHOUNA
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