La Conférence des chefs d’Etats et de gouvernements des pays ayant le français en partage, communément appelée « Sommet de la Francophonie », se tient à Erevan du 7 au 12 octobre prochain. Ce 17ème sommet auquel prendra part le président Talon sera l’occasion pour les dirigeants de porter leur choix sur celle qui, parmi les deux candidates en ligne, présidera, pour les quatre années à venir, aux destinées de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Elles sont en effet deux à briguer le poste : d’un côté Michaëlle Jean, l’actuelle secrétaire générale, candidate à sa propre succession, et de l’autre la ministre rwandaise des affaires étrangères, Louise Mushikiwabo. L’ossature des deux candidates est de taille quand on se souvient de la dernière visite au Bénin de Michaëlle Jean, décorée sous l’ancien régime dans la famille des distingués béninois et aussi, de toute la considération qu’elle accorde à la culture béninoise. Ces atouts seront confrontés à ceux de la candidate du pays de Paul Kagamé, le Rwanda. Un pays avec qui le Bénin partage la même philosophie politique, au regard de la grande attirance qui existe entre les deux chefs d’Etat, Patrice Talon et Paul Kagamé. Cette équation pourrait être difficile à résoudre pour le Bénin dont la position est désormais connue. « La position du Bénin est celle du consensus auquel prendra part le président Patrice Talon », a martelé le ministre des Affaires étrangères, Aurélien Agbénonci. Face à la presse béninoise, le jeudi 4 octobre dernier, le chantre de la diplomatie béninoise, tout en relevant le poids politique des deux candidates et le choix porté par les institutions internationales, révèle que le chef de l’Etat, Patrice Talon, et ses pairs sauront faire preuve de leur grande sagesse et trouver le consensus qu’il faut pour élire celle qui dirigera l’OIF. Patrice Talon, on s’en souvient, avait reçu, début 2018, Michaëlle Jean qui avait déclaré souhaiter avoir le soutien du Bénin pour sa réélection. Plus tard, le Rwanda, un pays ami, avait aussi exprimé son intention de briguer le poste en annonçant la candidature de ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo. Cette dernière est soutenue par le président français tandis que Michaëlle Jean, elle, a le soutien du Canada. Au cours du dernier sommet africain à Nouakchott, il a été voté une résolution pour accompagner la ministre rwandaise. Que fera alors le Bénin ? « Sachez que les décisions au sein de l’OIF se prennent par consensus, et non par vote. La session au cours de laquelle le choix sera fait est appelée un « huis clos intégral » qui réunira les chefs d’Etats et de gouvernements, sans leurs ministres » a confié le ministre Agbénonci. « Moi, je ne suis pas dans la tête du président Talon, ni du président Macron et des autres. Il y a une équation qu’ils vont résoudre et à l’issue de ce huis clos intégral, il y aura la fumée blanche. La position du Bénin est celle du consensus auquel le président participera et je sais qu’il sera présent. Je sais aussi que dans leur grande sagesse, les chefs d’Etats trouveront une solution et nous sortirons d’Erevan avec une secrétaire générale de l’OIF », a-t-il rassuré.