J’ai d’abord cru à une blague. Mais, ce n’est pas le cas. Sur le net, depuis peu, circule un questionnaire de la Fbf pour une Etude relative au changement du nom ‘‘Ecureuils’’. A ce qu’il paraît, cette dénomination de l’équipe nationale n’est pas du goût de tous les acteurs et pour ça, il faut, non seulement un nom évocateur dans la conscience globale des populations mais aussi fédérateur des ambitions du monde sportif. C’est donc pour trancher l’éternel débat sur le choix d’une nouvelle appellation pour le Onze national, que la Fbf a commandité la fameuse Etude en vue de recueillir des propositions. Tout de suite, j’ai parcouru le questionnaire du sondage qui doit permettre aux membres du comité exécutif de se faire leur opinion et je me suis dit, excusez de peu ma vulgarité, « quelle connerie ! ».
Heureusement que les dirigeants du football béninois n’ont pas l’apanage des absurdités. Très récemment, au Sénégal, il a été aussi question de divergences sur l’appellation « Les Lions de la Téranga ». Pourtant, là-bas, on parle du roi de la forêt. Il n’empêche qu’il y en a qui ne les voient pas assez indomptables et féroces. Pour les mêmes raisons, les « Green Eagles » sont devenus les « Super Eagles ». Bref, en Afrique, le surnom de l’équipe nationale est un symbole. Et généralement, il va avec les vertus d’un animal censées rejaillir sur la prestation des joueurs. C’est sans doute, pour cette raison, qu’au Bénin, le surnom « Ecureuils » a longtemps fait l’unanimité. Maintenant, que la Fbf le trouve pas du tout impressionnant au point de vouloir le changer, ce n’est ni plus ni moins qu’une fuite en avant.
La preuve, ‘‘Ecureuils’’ ne fait peut-être pas peur mais l’équipe championne du monde en titre n’est rien d’autre que le Coq sportif. Et s’il vous plait, devant les Lions, les Aigles, les Pumas et même les Diables rouges. C’est tout simplement dire que la prestation sur le rectangle vert n’est aucunement liée à un nom fort, détonant ou effrayant mais au travail et rien qu’au travail.
Malheureusement, pour ce qui nous est donné à voir jusqu’ici au Bénin, ce n’est pas le cas. D’abord, pour des résultats positifs en aval, il faut en amont, des centres de formation dignes du nom. De même, on a beau être baptisé « Eperviers » ou « Eléphants », sans la régularité des championnats des catégories d’âges et d’élite, il ne faut pas s’attendre à un miracle. Alors, détracteurs du nom « Ecureuils », vous ferez mieux de laisser les détails de côté et de vous pencher sur l’essentiel ! Ce qui est encore surprenant, le Bénin joue contre les Fennecs d’Algérie le vendredi, et ce qui préoccupe la Fbf, c’est un sondage pour un changement de nom des Ecureuils. Vraiment aberrant !
Sur un autre plan, si un jour, il devrait même être question d’un quelconque changement de nom aux « Ecureuils », je comprends mal que cette prérogative revienne à la seule Fédération de football. Car, quand en commun, vous avez un bien, c’est manquer de courtoisie envers les autres que de vouloir leur imposer un choix. D’ailleurs, comme hier, je me rappelle cette saugrenue proposition ministérielle qui a voulu que nos chers « Ecureuils » deviennent des « Panthères Emergents ». Heureusement que cette plaisanterie n’a pas prospéré. Et je parie qu’après son anecdotique sondage, celle de la Fbf non plus n’ira loin. Alors, pour la dernière fois, comprenons que le succès a un nom. Il s’appelle le travail et rien que le travail !
Angelo DOSSOUMOU