Le temps joue contre les décideurs dans le processus de réduction du réchauffement climatique à 1,5°C. C’est ce qu’indique le rapport 2018 du Groupe Intergouvernemental des experts sur le climat (GIEC). A cet effet, les délégués réunis à la 7e conférence africaine sur le changement climatique et le développement de l’Afrique (CCDA VII) tirent la sonnette d’alarme. "
Cette conférence intervient dans un contexte où beaucoup se pose la question de savoir si le seuil des émissions des gaz à effet de serre sera respecté. « Les leaders qui ont à charge la mise en œuvre de l’accord de Paris doivent garder le cap. Il y a eu le protocole de Kyoto qui n’a pu être réellement mis en œuvre. Il ne sert à rien d’avoir des accords et de ne pas les mettre en œuvre. On espère avoir des résultats pertinents à la Cop24. Le rapport du GIEC doit influencer les positions pour qu’on passe à l’action", a déclaré
Mithika Mwenda, Secrétaire Général de l’Alliance Panafricaine pour la justice climatique (PACJA).
Tirer leçon des indicateurs de 2018
Selon le rapport du GIEC, le réchauffement climatique se produit à un taux de 0,17 °C par décennie depuis 1950. Ainsi, au rythme actuel, le monde connaîtrait une hausse de 1,5 °C de la moyenne des températures entre 2030 et 2052. En 2017-2018, nous avons déjà atteint 1 °C d’augmentation du mercure depuis l’époque préindustrielle. " Le rapport du GIEC révèle que les changements climatiques évoluent à un rythme beaucoup plus élevé. Limiter le réchauffement à 1,5°C va coûter plus de 2,4 milliards de dollars, soit 2,5 % du PIB mondial. (...).
Cette conférence va explorer le potentiel de l’accord de Paris pour relever les défis ", a souligné James du Centre de politique climatique de l’Afrique.
Agir plus vite
La crédibilité de l’accord de Paris est donc en jeu. Et la Cop 24 qu’accueille la Pologne en décembre prochain est stratégique, même si elle ne sera pas aussi décisive que la Cop 21. Il revient donc aux décideurs de prendre leurs responsabilités pour limiter la hausse à 1,5 °C, au risque de voir atteindre le scénario de 3° avant la fin du siècle. Ce qui entraînerait des catastrophes irréversibles pour l’humanité.
« Les résultats de la CCDA VII vont permettre aux pays africains d’avoir des outils clés à utiliser lors de la Cop 24. Ceci permettra de mieux défendre les positions africaines", a martelé Oloushola Olayidé, Conseillère à la Commission de l’Union Africaine.
En procédant à l’ouverture des travaux qui durent 3 jours à l’hôtel Safari Park de Nairobi, avec la participation d’environ mille délégués, le ministre de l’environnement du Kenya a plaidé pour une prise en compte des savoirs endogènes et une implication de la société civile dans ce combat contre le réchauffement climatique.
Fulbert ADJIMEHOSSOU