Un calme plat règne depuis un certain moment dans le giron des forces de l’opposition. Ces acteurs sans informations fonctionnent pratiquement au rythme du gouvernement. Sans décision gouvernementale majeure sujette à polémique, l’opposition chôme drôlement.
L’opposition béninoise n’a pas l’information. Le dire n’est pas se verser dans la mythomanie. La pratique politique de l’opposition est celle de la réaction. Elle est toujours surprise par les mesures du gouvernement. On se demande même si l’opposition a un système d’information fiable. Tout lui tombe sur la tête comme le citoyen lambda. Elle n’a aucune possibilité de savoir, en tout cas, plus facilement les actions du gouvernement pour mieux les apprécier. Il arrive même des fois où le public est informé bien avant ces soi-disant acteurs de l’opposition. Cette absence cruelle d’information amène l’opposition à être constamment dans la réaction au lieu d’être dans la prévention. Elle n’a aucun moyen d’alerte sur une mesure à venir ou en cours du gouvernement. Tout ce qu’elle sait faire, c’est se lancer dans des réactions et actions stériles. La conséquence de cette apathie visible de l’opposition est qu’elle subit le rythme du pouvoir en place au lieu de le contraindre à reculer. Lorsque le régime ne pose pas d’actes ou ne lance pas une réforme, ils sont amorphes à en mourir. Lorsque l’Assemblée nationale n’inscrit pas à l’ordre du jour un projet de loi, ils n’ont pas de boulot. Si les tribunaux n’appellent pas à la barre un opposant, ils sont désœuvrés. Même pour ce qui est des projets ou propositions de loi, ces opposants n’ont presque jamais l’information. Ce n’est qu’après coup qu’on les voit opiner mollement affirmant qu’ils ne sont informés de rien. C’est la seule excuse de cette opposition qui subit tout. Il n’est pas exagéré de qualifier cette opposition d’inefficace, car dans l’absolu, elle ne joue aucun rôle précis. Il y a quelques semaines, c’est Korogoné et Ajavon qui leur ont permis de se faire entendre un peu. Depuis que le premier est seul face à son destin carcéral et que le second se débat pour échapper à la justice, les opposants sont désœuvrés. Ils attendent que leur employeur (le pouvoir) pose un acte pour qu’ils critiquent. On sait déjà un peu le programme de l’opposition de la semaine. C’est sans doute la comparution de Sébastien Ajavon devant la Criet. Ce sera une occasion pour jaser. Voilà encore une autre faiblesse de l’opposition. On peut comprendre qu’en lieu et place de la carence en information, l’opposition soit portée à faire dans l’exagération. Mais pour rien au monde on ne saurait tolérer le mensonge politique. Il s’agit d’une pratique avilissante qu’il faudra décourager. Avec pour mode de fonctionnement les réseaux sociaux, ces opposants se livrent au mensonge grotesque et au recel de documents administratifs. Heureusement que sur ce plan, la justice veille au grain et sort du lot les faussaires qui s’adonnent à la violation flagrante du Code du numérique.