Hier au Novotel de Cotonou, Me Mohamed Barret a précisé la situation actuelle de Zoubérath Kora, l’ancienne gouvernante du Chef de l’Etat.
Démentant les rumeurs qui situent à l’étranger sa cliente accusée d’être complice dans la tentative d’empoisonnement de Yayi Boni, l’avocat a souligné qu’elle est « bel et bien à la prison civile d’Akpro-Missérété ». « Elle est en train de souffrir le martyr. Zoubé n’a pas voyagé. Elle est toujours en prison. Elle est toujours là où on a voulu qu’elle soit après avoir rendu tous les services », a-t-il clarifié. Selon lui, Zoubérath Kora ne bénéficie pas de situation d’exception de la part de ses geôliers. Elle est isolée à Akpro-Missérété. Me Mohamed Barret met ainsi fin aux folles rumeurs qui ont été pendant longtemps relayées par la presse. Des sources souvent non fiables avaient en effet fait croire que l’ancienne gouvernante du Chef de l’Etat se trouvait en France, en Belgique ou encore aux Etats-Unis.
AS
Quelques extraits de déclaration
Me Sévérin-Maxime Quenum : « La justice devient le cimetière des libertés »
« Si le Procureur général s’oppose à la transmission, c’est sûrement pour servir d’autres intérêts. Il faut s’inquiéter car on ne sait pas ce que cachent réellement ces agissements. La justice elle-même devient le cimetière des libertés. Nous sommes obligés d’informer l’opinion publique nationale et internationale pour qu’elle sache que le refus de la manifestation de la vérité n’est pas dans le camp de ceux qui font l’objet de procédure mais de ceux qui auraient dû avoir intérêt à ce que cette vérité-là se manifeste. Pour moi, il n’y a pas deux responsables, c’est le ministre de la Justice, membre d’un gouvernement, supérieur hiérarchique du Procureur général près la Cour d’appel et puis membre d’un gouvernement dirigé par celui qui est la partie civile »
Me Elie Vlavonou-Kponou : « Se taire, c’est se rendre complice de l’arbitraire »
« Ce qu’il faut retenir, c’est que nous avons quand même affaire à des intellectuels, à des cadres qui doivent avoir le courage de dire à leur hiérarchie, ce qui est possible et ce qui n’est pas possible. Dans ces dossiers, on recherche autre chose que la vérité. Chacun doit prendre conscience des actes qu’il pose. Et le moment venu, doit assumer ses actes. Car nous ne pouvons pas accepter l’arbitraire. Se taire, c’est se rendre complice de l’arbitraire. »
Me Charles Badou : « Les détentions de nos clients sont arbitraires »
« Les détentions de nos clients sont des détentions qui sont arbitraires qui ne se justifient en l’état de notre droit positif. Ces détentions sont d’autant arbitraires que si on rentre dans le raisonnement du gouvernement qui veut que le pourvoi soit suspensif encore faudrait-il que dans cette logique-là, que le dossier soit transmis à la Chambre judiciaire de la Cour suprême pour que cette Chambre puisse connaître du pourvoi alors pour quoi ce dossier n’est pas transmis ? Pourquoi on se complait de la détention préventive de nos clients qui se prolonge de nos clients. »
Me Mohamed Baré : « Tout ce que vivent nos clients,
se résout à un refus de la vérité »
« Je voudrais exprimer toute ma colère par rapport à la détention arbitraire de nos clients. Tout ce que nos clients vivent aujourd’hui se résout à un refus de la vérité. Et la vérité, vous la connaissez tous. La vérité, le juge d’instruction l’a dit(…) C’est bien de rendre service, mais on sait comment ça finit avec celui à qui on rend service. Suivez mon regard. »