Les Béninois, tous tendances catégories socio-professionnelles confondues, sont dans l’attente de la décision de la Cour d’appel de Paris, sur la demande d’extradition de l’homme d’affaires béninois, Patrice Talon, et de l’un de ses proches, Olivier Boko, tous deux, exilés en France, pour avoir été accusés de commanditaires des dossiers relatifs à la "tentative d’empoisonnement du président Boni Yayi" et à celle "de tentative d’atteinte la sûreté intérieure de l’Etat".
De sources proches de la justice béninoise, l’’examen de la demande d’extradition de Patrice Talon et Olivier Boko, formulée par les autorités béninoises devait commencer le 18 septembre 2013.
"Mais ce procès a été renvoyé au 23 octobre prochain, tout simplement, parce que le tribunal et la défense n’ont pas encore fini d’étudier les pièces ajoutées tardivement au dossier", a confié à Xinhua un magistrat béninois sous le couvert de l’ anonymat.
Il a affirmé que la justice française avait demandé à l’Etat béninois de lui fournir des informations supplémentaires nécessaires à la manifestation de la vérité.
La cour d’appel de Paris avait également demandé à l’Etat béninois de clarifier certains points, notamment sur la peine de mort au Bénin et les rapports d’expertises toxicologiques menés par le FBI américain sur les médicaments devant être administré au président Boni Yayi.
"Ces informations sont parvenues à la justice française, avec un grand retard. Mais compte tenu de la délicatesse de ce dossier, les magistrats français ont demandé un délai supplémentaire de quelques jours pour les examiner, avant de se prononcer", a-t-il précisé.
Depuis octobre 2012, Patrice Talon est accusé d’avoir voulu empoisonner le président Boni Yayi avec la complicité de trois autres personnes, notamment la nièce du président béninois, Zoubératou Kora Seke, le médecin personnel du chef de l’Etat, Ibrahim Mama Cissé, et l’ancien ministre béninois du Commerce, Moudjaïdou Soumanou.
En février 2013, Patrice Talon a été également soupçonné d’être l’instigateur d’une tentative d’atteinte la sûreté intérieure de l’Etat avec la complicité du colonel de gendarmerie Pamphile Zomahoun et l’un de ses neveux Johannès Dagnon, un opérateur économique béninois.
Le 17 mai 2013, le juge d’instruction du Tribunal de première instance de Cotonou, Me Angelo Houssou, a prononcé un non-lieu dans les affaires relatives au "tentative d’assassinat du président Boni Yayi" et à celle "de tentative d’atteinte la sûreté intérieure de l’Etat".
Dans son ordonnance de non-lieu, le juge d’instruction a estimé que, "comme il n’y a pas eu de passage à l’acte, il n’y a donc pas d’infraction constatée de tentative d’assassinat".
Mais aussitôt, le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Cotonou et les avocats du président Boni Yayi ont interjeté l’appel.
Ainsi, en réponse à l’appel relevé par la partie civile suite à cette ordonnance du juge d’instruction en date du 17 mai 2013 statuant sur un non-lieu, les avocats des mises en causes et ceux du président béninois, Boni Yayi, se sont retrouvés en audience à huis clos le lundi 1er juillet 2013, devant la Cour d’appel présidée par le magistrat Nicolas Biaou qui a confirmé la première ordonnance de non-lieu relative à l’affaire de "tentative d’assassinat du président Boni Yayi".
Ainsi, selon l’un des avocats des mises en causes, Me Joseph Djogbénou, les trois personnes, notamment la nièce du président béninois, Zoubératou Kora Seke, le médecin personnel du chef de l’Etat, Ibrahim Mama Cissé, et l’ancien ministre béninois du Commerce, Moudjaïdou Soumanou, inculpés d’association de malfaiteurs et tentative d’assassinat et écroués à la prison civile de Cotonou, dans cette affaire de tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat béninois Boni Yayi par des produits pharmaceutiques, devraient recouvrer dès ce 1er juillet 2013 leur liberté.
En ce qui concerne Patrice Talon et Olivier Boko, considérés comme les instigateurs des deux dossiers, explique Me Joseph Djogbénou, l’un des avocats des mises en causes, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Cotonou ne s’est pas prononcée sur leur cas.
"La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Cotonou a estimé qu’elle n’a pas encore écouté ces deux présumés instigateurs des deux dossiers relatifs à la tentative d’assassinat du président Boni Yayi et à celle de tentative d’atteinte la sûreté intérieure de l’Etat", a précisé Me Djogbénou.