Le ministre en charge de la Décentralisation, de la gouvernance locale et de l’administration territoriale, Barnabé Dassigli doit taper du poing sur la table et faire suspendre les travaux de lotissement en cours à Ouindodji dans l’arrondissement d’Atchoukpa, commune d’Avrankou. C’est du moins ce que demande le collectif des cadres et étudiants dudit village. Ne sachant plus à quel saint se vouer, ils ont dû adresser une correspondance à l’autorité pour lui faire part des ” irrégularités” qui émaillent l’opération.
Au nombre des irrégularités exposées au ministre Dassigli dans ces travaux de lotissement du village de Ouindodji subdivisé en tranches A et B, il y a le plan cadastral qui reste inaccessible à la population. Selon le collectif, quand bien même le législateur a prévu que ce plan soit accessible à tous, il y a pourtant du fétichisme autour de celui de Ouindodji. Les deux Experts géomètres en charge de l’opération sont ainsi pointés du doigt parce qu’ils auraient fait de la maquette, leur chose et sa consultation par qui le souhaite, est subordonnée au paiement d’une certaine somme, et ce sans délivrance d’une pièce justificative. « En dehors des frais officiels fixés par la mairie d’Avrankou dans le cadre du recasement d’une parcelle, le comité de lotissement de ce village de Ouindodji a instauré des frais allant de soixante-cinq mille à soixante-quinze mille francs CFA dont le paiement est d’ailleurs la condition sine qua non avant tout recasement d’une quelconque parcelle. Mais, le comité ne délivre qu’une quittance de quinze (15) mille francs une fois les montants suscités payés », a renchéri le collectif. Au-delà de ces frais non compris que beaucoup ont dû payer, les cadres et étudiants de Ouindodji dans la commune d’Avrankou dénoncent le morcèlement de domaines publics devant abriter des infrastructures socio communautaires, ceci en violation des engagements pris au départ. En effet, à en croire les auteurs de la lettre adressée au ministre de la Décentralisation, les domaines devant servir à la construction des établissements scolaires primaire et secondaire en sont une illustration de cette politique de morcèlement de terre. De 06,5ha à la date de la pose de première pierre, la superficie du domaine de l’hôpital de zone serait désormais à 2ha sur le plan cadastral détenu par les Experts géomètres. C’est ce qui expliquerait le mystère autour de ce plan. Le taux très élevé du coefficient de réduction (42%) a été aussi soulevé par le collectif qui souhaite d’ailleurs qu’un audit soit commandité par le ministre de la Décentralisation aux fins de voir clair dans cette opération de lotissement. Mais pour s’en convaincre, Barnabé Dassigli est invité à effectuer une descente à Ouindodji pour constater de visu les irrégularités mises en exergue dans la lettre et orchestrées par le comité de lotissement installé depuis décembre 2015, et qui conduit les travaux sur le terrain.