Le processus d’actualisation de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) suit son cours avec l’implication active des chefs de quartier. Ces derniers sont confrontés à quelques difficultés que le président des chefs quartier du 12e arrondissement de Cotonou, Urbain Hounkpatin, expose.
Du 4 au 24 octobre, les centres de vote ou encore les domiciles des élus locaux sont censés grouiller de monde. Mais tout est désert pour diverses raisons, selon certains collaborateurs des chefs de quartier rencontrés au centre de vote où les listes sont affichées. A Cadjèhoun Gare et Cadjèhoun Détinsa ainsi qu’à Cadjèhoun Les Cocotiers en passant par Azalokokon, ce mercredi 17 octobre, on observe la disparition constante de certaines listes affichées. Ce qui intensifie la peine des élus locaux responsabilisés pour accueillir les citoyens pour d’éventuelles plaintes. « Les chefs quartier, depuis le déroulement du processus sont confrontés à beaucoup de difficultés », martèle le président des chefs quartier du 12e arrondissement de Cotonou, Urbain Hounkpatin. Rencontré à son domicile devant un lot de registres et de listes électorales, il s’affaire à recenser les noms des personnes décédées de son quartier. « Je suis en train de recenser les défunts de mon quartier qui sont sur la liste pour faciliter leur radiation et permettre d’avoir une liste fiable et propre », informe-t-il. Mais la grande difficulté, à l’en croire, c’est le défaut de certificat de décès exigé pour remplir le formulaire de radiation, rares sont les parents ayant pris soin de retirer ce papier pour l’exhiber aux chefs quartiers. C’est sans occulter les enfants qui n’ont pas encore dix-huit ans, donc ceux qui n’ont pas l’âge de voter. Et pour s’en sortir, il dispose d’un lot de cahiers dans lequel il porte religieusement toutes les plaintes de même que les irrégularités portées à sa connaissance.
Urbain Hounkpatin envisage aussi, avec le conseil local, de passer de maison en maison pour sensibiliser les parents afin qu’ils incitent leurs enfants à aller consulter les listes affichées. C’est, selon lui, une stratégie additionnelle de communication en plus des crieurs publics mis à contribution pour informer les populations à aller consulter la liste. « Les difficultés que nous rencontrons sont énormes par ces temps d’actualisation de la Lépi », note-t-il. Il souligne que le Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi) a lancé les élus locaux sur le terrain sans moyens. L’autre difficulté évoquée par Urbain Hounkpatin, ce sont les incorrections et surtout les transferts des citoyens d’un centre vers un autre. « En effet, les cas de transfert de centre de vote constituent le goulot d’étranglement que les différents Cos-Lépi ont eu du mal à gérer. La plupart de ceux qui ont sollicité un transfert de centre n’ont plus retrouvé leurs noms », a fait constater l’élu local. Pour lui, cela fait partie des difficultés que gèrent les chefs quartier qui tentent vainement de convaincre ceux qui se retrouvent dans ce cas. Son souhait est que le gouvernement puisse veiller à l’actualisation effective de la liste pour satisfaire les populations. « Ce sera aussi un soulagement au regard des efforts que le conseil local déploie dans le cadre de l’actualisation de la Lepi », ajoute-t-il.
Quand les soucis d’argent découragent !
Pour prétendre avoir de nouveau une carte Lépi, une déclaration de perte est exigée pour tous ceux qui ont perdu leur carte d’électeur. Selon des informations glanées çà et là, il n’y aura plus de carte à imprimer, sauf sur présentation d’un certificat de perte. C’est un véritable casse-tête pour certaines personnes. « Par ces temps de difficulté économique, personne ne veut aller payer de l’argent au commissariat », soutient une voisine du chef quartier Cadjèhoun Gare qui dit ne pas savoir comment convaincre ceux qui se retrouvent dans le cas. Pour Urbain Hounkpatin, le gouvernement saura trouver les moyens pour régler ces petits détails en son temps. « Chacun, en ce qui le concerne, devra privilégier le patriotisme », a-t-il indiqué.