Pour couper court à la rumeur selon laquelle les avocats de Sébastien Ajavon ont été privés de parole à l’audience de ce jeudi 18 octobre 2018 à la Cour de répression contre les infractions économiques et du terrorisme (Criet), le ministre de la justice et de la législation, Séverin Quenum dans un entretien accordé à la radio Deutsch Welle s’est expliqué. Pour lui, Sébastien Ajavon et ses coaccusés ont décidé de faire la politique de la chaise vide. La loi prévoit que dans de pareille circonstance, la juridiction de jugement puisse exiger la présence de la personne destinée à comparaître, a-t-il expliqué. Lorsque cette dernière choisit de faire encore la politique de la chaise vide, poursuit le ministre, elle ne peut pas être représentée par ses avocats.
Ce fut l’occasion pour Séverin Quenum, d’indiquer que nul n’est au-dessus de la loi au Bénin et nul ne peut pas prétexter de la proximité avec le pouvoir ou de l’adversité avec le président de la République pour échapper à la justice. Le statut spontané d’opposant politique n’est pas, selon lui, un obstacle à la justice. Il a conclu que si un citoyen est reprochable des faits de délinquance qui relèvent de la criminalité, il passe devant la justice comme tout le monde.
Le Garde des sceaux affirme qu’il n’est pas juste de dire que le président Talon passe par le biais de la justice pour éliminer les opposants politiques.
A l’époque où le dossier Ajavon est passé pour la première fois devant les juridictions en 2016, Patrice Talon avait tenté de faire passer au parlement son projet de réforme constitutionnel et le mandat unique était toujours d’actualité, a-t-il rappelé. Pour lui, l’instrumentalisation de la justice est le leitmotiv des personnes qui trouvent des arguments faciles pour ne pas répondre des faits qui leur sont reprochés.