Le Bénin vit de plus en plus dans une léthargie. La concentration des affaires publiques dans les mains d’un seul individu en est pour beaucoup.
Partons d’un exemple vécu actuellement dans une collectivité décentralisée dont le cas peut être transposable à divers niveaux. Le premier responsable de cette vaste localité veut régner seul sur tout, avec ses innombrables gardes qui étouffent l’escorte. Il n’a voulu déléguer ses pouvoirs, même pas à ses adjoints qui errent dans la cour de l’Administration à longueur de journée ou à accompagner les séquences festives dédiées au grand chef. Hier encore, il a démontré qu’il ne peut contrôler tout seul.
En effet, le chef devait se présenter à une coopérative qu’il préside lui-même pour une partie de signature de contrats. Mais à cause de ce qu’il est pris ailleurs, il n’a pu honorer cette importante séance pour laquelle sa présence était nécessaire. Il n’a même daigné se faire représenter. Sa gourmandise aidant, il a purement et simplement manqué à l’appel. Bien évidemment, le projet pour lequel il s’est fait président est une colossale affaire. Il veut avoir sa part.
Plusieurs fois, a confié un coopérateur, « l’autorité nous a manqué et il n’a jamais envoyé ses agents même pas un de ses adjoints pour lui suppléer en cas d’absence ». Cette dénonciation est un véritable cri de désespoir. La décentralisation ne s’applique pas dans les habitudes. On veut ramener tout à soi. Et c’est ce qui est aussi à l’origine des destitutions qu’on enregistre ça et là. Les frustrations et la gestion solitaire du pouvoir causent beaucoup de difficultés au niveau des structures décentralisées.