Point n’est besoin d’être un grand rhéteur pour déceler entre les lignes, le messagecontenu dans le discours de la présidente Claudine Prudencio à la fin des travaux du 4ème congrès extraordinaire de l’Udbn. La décision finale est claire comme l’eau de roche. L’Udbn a opté de faire cavalier seul et d’assumer son destin politique face à l’histoire lors des prochaines consultations électorales. L’Union pour le développement d’un Bénin nouveau (Udbn) s’affirme ainsi à un moment où un appel vibrant est lancé à l’endroit des partis et alliances de partis soutenant les actions du président Patrice Talon de se fondre et de créer de grands creusets afin de ratisser large. Selon les propos de la présidente Prudencio, « l’Udbn a décidé de rester en vie. »
La sentence du 4ème congrès extraordinaire de l’Udbn tenu à Cotonou le dimanche 21 octobre 2018 résulte d’un véritable courage. L’option d’affronter seule les prochaines législatives est-elle judicieuse ? L’avenir situera les congressistes qui ont pris cette résolution. Car, seule la fin justifie les moyens. Les congressistes ne sont pas si naïfs pour prendre de telles décisions presque suicidaires. Claudine Prudencio explique : « Il nous fallait prendre d’importantes décisions pour les futures échéances électorales, des décisions pour la vie de notre parti, la vie politique de chacun de nous. Nous nous sommes entendus. Comme d’habitude, les points de conciliation, de consensus sont trouvés. Au terme de ces différents échanges, non seulement les membres fondateurs, mais aussi vous les militantes et militants, les membres sympathisants, les personnalités politiques et les mouvements politiques ayant rejoint l’Udbn, ces derniers mois, presque à l’unanimité, vous avez dit que vous voulez aller au charbon. »
« Il y a quelque chose de pire dans la vie que de n’avoir pas réussi, c’est de n’avoir pas essayé. », a fait savoir le 32ème président des Etats-Unis d’Amérique, Franklin Roosevelt. A l’ère des grandes réformes sur le système partisan pour lesquelles l’Udbn marque son accord, ne pas se biffer de l’échiquier politique national au profit de grands blocs ou partis, est tout de même paradoxal. L’Ubdn en demeurant un allié et un partenaire sûr de Patrice Talon, peut devenir l’alternative au moment où des grincements de dents se feront éventuellement observer dans les blocs qui se constituent autour du chef de l’Etat.
« Vous avez dit que vous n’avez pas peur des nouvelles exigences des dernières lois électorales ; que vous êtes suffisamment matures et solides pour résister aux vagues quelles que soient la hauteur et la vitesse qui seront les leurs. » C’est le nœud gordien qu’il fallait trancher. Et cela, l’Udbn a osé. Elle affirme un courage déroutant. En effet, dans les dispositions particulières relatives à l’élection des membres de l’Assemblée nationale, contenues dans le Code électorale, quatre conditions colossales sont à remplir pour se faire élire député. En dehors de la déclaration de candidature, il faut prouver sa bonne citoyenneté en exhibant le quitus fiscal. Deuxièmement, dans une circonscription électorale à l’image de la 6ème, où plusieurs formations politiques, les unes aussi importantes que les autres se livreront la bataille, il faut parvenir à réunir le quotient électoral ou à défaut s’assurer la plus forte moyenne pour espérer franchir le premier handicap haie. La troisième condition est que le parti réunisse au plan national au moins les 10% des suffrages exprimés pour confirmer l’attribution du siège. Enfin quatrièmement, le parti doit être capable de payer les 249 millions de francs qui représentent le cautionnement des 83 candidats titulaires.
A ce propos, on peut présumer que l’Udbn est en mesure d’honorer les engagements financiers à toutes les étapes y compris assurément les frais de campagne électorale. Mais, une fois encore, l’option de faire cavalier seul est-elle bonne ou mauvaise ? L’avenir situera.