L’audience solennelle de rentrée judiciaire 2018-2019 a été présidée, ce jeudi 25 octobre 2018,
à Porto-Novo, par le président de la Cour suprême, Ousmane Batoko. La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre en charge de la Justice, Me Séverin Quenum, représentant du président de la République et président du Conseil supérieur de la magistrature ainsi que du président de la Cour constitutionnelle, Joseph Djogbénou et sa collègue de la Haute Cour de Justice, Cécile de Dravo Zinzindohoué.
C’est à travers le thème : « Quelle justice pour quel développement ? », qu’a été lancée la rentrée judiciaire 2018-2019 de la Cour suprême. Cette cérémonie a été l’occasion pour les acteurs de la justice, de mettre l’accent sur le vrai sens de cette thématique et le rôle de la justice. Quelques interventions ont permis de cerner l’état actuel de la justice.
Le bâtonnier Yvon Détchénou fait ressortir les forces et faiblesses de la justice béninoise et surtout les goulots d’étranglement l’empêchant d’être un véritable levier de développement. Quant à Onésime Madodé, il propose deux réformes majeures pour redresser la pente. L’ancien président de l’Unamab souhaite une refonte du statut des magistrats du parquet et la correction de la loi portant statut du Conseil supérieur de la magistrature (Csm), qui pour lui ne doit plus dépendre du gouvernement. Il faut revoir aussi selon lui, les conditions de nomination des magistrats et de gestion de leur carrière. « Il faut un Csm rénové et attentif à l’intérêt des magistrats », recommande Onésime Madodé. Il s’agit selon Ousmane Batoko, de mettre en avant, le sens élevé de responsabilité de ceux et celles qui sont chargés d’animer l’institution judiciaire et de rendre la justice au nom du peuple.
Il met aussi l’accent sur la responsabilité du service public de la justice qui pour lui est une exigence démocratique majeure. « Au-delà de son rôle de régulateur des rapports sociaux au sein de la communauté, la justice doit être le levier du développement de la société dans tous ses aspects », dira Ousmane Batoko. Il met en exergue l’Etat de droit, la justice qui selon lui font partie intégrante des Objectifs de développement durable.
Le Programme de développement du secteur de la justice s’inscrit dans la dynamique d’un pouvoir judiciaire apte à assurer une justice judiciaire, une justice administrative, une justice économique et une justice sociale, composantes essentielles du développement durable et équitable. « La décision de justice ne peut aller à l’encontre des prescriptions de la loi et le juge se doit de rendre, en toute impartialité et en toute indépendance, des jugements de qualité », a-t-il recommandé.
Le ministre chargé de la Justice, Me Séverin Quenum, confiant de la pertinence du thème choisi, souligne la volonté du chef de l’Etat pour une justice équitable et juste. Les réformes engagées dans le système judiciaire selon lui, vise à la débarrasser des pesanteurs sociologiques, des pudeurs politiciennes et des critiques diverses.