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Contrôle de l’action gouvernementale : Houngbédji attaché seulement au discours

Publié le samedi 27 octobre 2018  |  Matin libre
Adrien
© Autre presse par DR
Adrien Houngbédji President de l`Assemblée Nationale
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Ces dernières années, le Parlement a fait peu d’efforts pour contrôler les actions du gouvernement. Le recours à cette prérogative de l’Assemblée nationale semble ne pas préoccuper réellement le président Adrien Houngbédji. Hier encore, lors de l’ouverture de la deuxième session du Parlement, alors qu’il ne fait fondamentalement rien pour encourager cette culture, il a rappelé à ses collègues leur devoir.

Beaucoup s’accordent à reconnaître qu’en matière de contrôle de l’action du gouvernement, la 7ème législature a été moins performante. Ces dernières années en tout cas, l’Exécutif n’a vraiment pas été mis en difficulté au Parlement. On a même noté une certaine complicité entre certains députés et les membres du gouvernement. Et le président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji n’a rien fait pour aider ses collègues à jouer pleinement leur rôle.

Me Houngbédji n’a pas du tout facilité la tâche à l’Assemblée nationale. Aussi bien lors des débats en plénière qu’au cours des rares séances de questions au gouvernement, l’opposition parlementaire était brimée. Elle était pratiquement interdite de parole. Mais curieusement, hier lors de l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année au Parlement, le président du Parlement a demandé aux députés d’exercer réellement leurs droits. «La Constitution de la République du Bénin du 11 décembre 1990, réserve la présente session ordinaire de l’Assemblée nationale, à l’examen de la loi de finances 2019 dont le projet nous a été soumis par le gouvernement. Notre rôle est capital (…) Cet exercice requiert à ce titre, une minutie particulière de notre part. La discussion et le vote de la loi de finances nous permettront non seulement de valider un outil essentiel au fonctionnement de l’exécutif, mais également de nous placer dans une position privilégiée pour exercer nos attributions de contrôle de l’action du gouvernement.

Je voudrais insister sur cette dialectique. Il nous sera d’autant plus facile d’exercer nos prérogatives de contrôle de l’action gouvernementale, que nous aurons pris un soin particulier aux débats en amont et au vote du budget général qui l’alimente. C’est une exigence démocratique qui ne peut souffrir d’aucune dérogation. Elle nous incombe, en notre qualité de représentants du peuple béninois qui nous a élus pour porter sa voix et son regard», a-t-il déclaré. Et d’ajouter : «C’est pourquoi je voudrais porter ici le souhait du Bureau de l’Assemblée nationale de voir les Honorables députés diversifier les moyens de contrôle qui sont à leur disposition. Au-delà des questions orales avec débat, il est utile, lorsque les circonstances et les dossiers l’imposent, de recourir aux questions d’actualité, aux questions écrites et surtout aux auditions en Commissions. Je suis convaincu que c’est le meilleur moyen de renforcer la confiance entre le gouvernement et le peuple béninois, par une culture saine et responsable de la reddition des comptes ».

Il appelle donc à un contrôle renforcé de l’action du gouvernement alors que durant les dernières années, il a lui-même torpillé les tentatives faites par la minorité politique pour réaliser l’exercice. Me Adrien Houngbédji est seulement au discours. En effet, ce n’est pas la première fois qu’il souligne une telle nécessité. En octobre 2016, après avoir accordé une période de grâce au gouvernement nouvellement installé, il avait montré que « le temps de répit est maintenant révolu». Malgré cet engagement, aucune modification n’a été notée au Parlement. De nombreuses questions posées n’ont jusque-là pas été solutionnées. Il n’y a pas de changement. Et ce n’est pas à la veille de la fin de la législature que les vieilles habitudes imposées par le Bloc de la majorité présidentielle (Bmp) évolueront. L’appel de Houngbédji ne changera pratiquement rien.

Mike MAHOUNA
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