Le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien
Houngbédji présente à ses collègues députés, ce lundi 29 octobre, son rapport d’activités pour la période allant de 1er avril au 30 septembre 2018. Le document sera sans doute adopté, mais dans quelle proportion recevra-t-il l’aval des députés ?
Le président de l’Assemblée nationale rend compte de sa gestion, ce lundi 29 octobre, comptant pour la période allant du 1er avril au 30 septembre 2018. La présentation de ce rapport d’activités est le septième du genre sur les huit prévus au titre de la septième législature dont le mandat s’achève en mai 2019. Comme lors des six derniers exercices semestriels, le président Adrien Houngbédji ne devra en principe pas avoir de souci à se faire quant à l’issue de l’examen de ce dossier. Le rapport a toutes les chances d’être adopté à une majorité écrasante des députés. Sauf que contrairement aux six derniers rapports plébiscités à l’unanimité des députés présents ou représentés, celui de ce jour pourrait ne pas connaître la même issue de vote favorable, soit 100% des parlementaires. Et pour cause !
Il se murmure, en effet, que l’Opposition parlementaire ne serait pas prête à donner sa caution au document. A moins d’un changement d’avis de dernière minute, les députés de la minorité seraient en train de s’organiser pour rejeter le rapport. De sources proches d’eux, ils s’avèrent que ceux-ci veulent saisir l’occasion pour surtout rendre la monnaie de sa pièce au président de l’Assemblée nationale qui les a empêchés, lundi 24 septembre dernier, de faire une déclaration à la tribune de l’hémicycle pour dénoncer la saisine de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) des dossiers des anciens ministres Boubakar Yaya, Valentin Djénontin, Fatouma Amadou Djibril et Simplice Codjo dont les poursuites devant la Haute cour de Justice ont été autorisées par l’Assemblée nationale en juillet dernier. Ce qui les a obligés à se rabattre dans une autre salle du palais des Gouverneurs à Porto-Novo pour faire leur déclaration à la presse. Les députés de la minorité semblent vouloir régler leur compte avec le président Adrien Houngbédji pour ce « mépris » à leur égard. On croise les doigts pour voir si l’Opposition parlementaire va mettre à exécution sa menace de rejet du rapport comme le marmonnent des indiscrétions. Dans tous les cas, le vote défavorable éventuel de la minorité parlementaire n’empêchera pas l’approbation du septième rapport d’activités du président de l’Assemblée nationale qui peut compter sur sa famille politique, c’est-à-dire le Bloc de la majorité parlementaire (Bmp) soudé autour de lui. Les 60 députés et plus, membres du Bmp, ne lui marchanderont certainement pas leurs suffrages pour voter « haut la main » le rapport comme ce fut le cas pour les six dernières présentations.
Exigence constitutionnelle
C’est le premier dossier à examiner au titre de la seconde session ordinaire de l’année 2018 encore appelée session budgétaire ouverte jeudi 25 octobre dernier. Le point était inscrit à l’ordre du jour de la plénière du vendredi 26 octobre dernier. Mais la séance a été par la suite reportée du fait de la faible présence des députés à l’hémicycle. Certains étaient en mission et d’autres dans leurs fiefs politiques afin de se conformer à l’exigence des textes sur la Charte des partis politiques et du Code électoral, a fait observer Me Adrien Houngbédji. Il a jugé utile de renvoyer les travaux de l’exercice de présentation de son rapport d’activités à ce lundi 29 octobre.
Il faut préciser que l’exercice de présentation de rapport d’activités du président de l’Assemblée nationale permet à ce dernier de faire le point de l’ensemble des activités de l’institution parlementaire au cours des six derniers mois notamment la production législative, les travaux en commissions permanentes et en séances plénières, sans oublier le contrôle de l’action gouvernementale et les missions de représentation parlementaire au Bénin comme à l’étranger. C’est une exigence de l’article 21 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Lequel article dispose que : « Le président de l’Assemblée nationale doit rendre compte à l’Assemblée nationale de ses activités, de sa gestion, et lui fournir toutes explications qui lui seront demandées. A cet effet, le président doit, au début de chaque session ordinaire, présenter un rapport sur ses activités et sa gestion. L’Assemblée en délibère et, soit prend acte de ce rapport, soit demande au président de lui fournir toutes explications et justifications qu’elle estime nécessaires. Elle adopte le rapport ou le rejette à la majorité de ses membres ». C’est donc en application de cette disposition que les députés se penchent sur le septième rapport d’activités de Me Adrien Houngbédji depuis son élection en mai 2015. Après l’exercice de ce lundi, il ne reste qu’une seule présentation, celle qui interviendra au lendemain de la première session ordinaire de l’année 2019, pour boucler la septième législature.