Le président de l’assemblée nationale, Mathurin Nago, ne semble plus très satisfait de l’image que présentent aujourd’hui les Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE). Il en a fait l’objet essentiel de son discours au dernier congrès extraordinaire de l’UDBN. La perspective de sa candidature en 2016 n’est non plus à exclure.
C’est un Mathurin Nago très offusqué contre la grande alliance de la majorité présidentielle, qui s’exprimait dimanche dernier, à l’ouverture du congrès extraordinaire de l’Union pour le Développement d’un Bénin Nouveau (UDBN). «Les Fcbe sont une alliance à consolider pour lui faire jouer pleinement son rôle d’accompagnement des actions du gouvernement. Mais ceci n’est pas possible sans une réelle réorganisation, à la fois verticale et horizontale de l’alliance» s’est préoccupé le président de l’Assemblée nationale, que le parti politique d’appartenance, UPD-GAMESU, a intégré dès sa création en 2006. Tous les autres membres de cette alliance, présents à ce congrès, étaient visiblement attentifs à ses propos, et davantage, quand Mathurin Nago dénonce sans sourciller, «les regroupements politiques de circonstance qui continuent de brouiller les esprits au sein des FCBE ».
Le président de l’Assemblée nationale avoue par ailleurs, qu’on ne peut espérer des victoires en initiant et en favorisant des divisions à l’intérieur des FCBE. « Une clarification s’impose, on doit favoriser une réorganisation au sein de notre alliance » préconise-t-il. Il est revenu sur les mêmes mots plusieurs fois dans son discours : cohésion, dynamisation, homogénéité, langage de vérité. Des mots qui lui semblent très précieux dans la renaissance des FCBE qu’il appelle de tous ses vœux.
Mais à analyser de près, on observe que le discours du président Nago a tout l’air d’un plaidoyer à l’endroit de cette alliance, pour s’en servir au moment venu. Si l’homme a tant insisté sur la consolidation des FCBE, à moins de trois ans de la prochaine présidentielle, pour laquelle il serait partant, c’est sans doute, parce qu’il pourrait également en profiter. Il se trouve d’ailleurs qu’il demeure aujourd’hui la seule grosse pointure des FCBE pouvant faire l’affaire en 2016, et va sans doute s’en prévaloir lorsque l’heure sonnera. Lui qui a eu la chance de briguer deux mandats successifs à la tête du parlement béninois avec la bénédiction du président Yayi, ne va-t-il pas pousser loin ses rêves avec la bataille de 2016 ?
Bref, ce qu’on pourrait qualifier de « l’appel du Palais des congrès » s’apparente visiblement à un signal fort que Mathurin Nago lance très tôt à ses pairs et aux nombreux militants des partis et mouvements politiques dont regorge cette alliance.