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Fête de la toussaint: Aux petits soins du père de l’Indépendance du Togo à Agoué

Publié le vendredi 2 novembre 2018  |  La Nation
Cimétière
© aCotonou.com par DR
Cimétière d`Adjagbo
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L’ancien chef de l’Etat du Togo, Sylvanus Olympio, repose, depuis 1963, au cimetière de l’église Sacré-Cœur d’Agoué, dans le département du Mono. Les siens se sont souvenus de lui, une fois encore, à l’occasion de la fête de Toussaint.

Le président Sylvanus Olympio, père de l’indépendance du Togo est inhumé sous un mausolée de marbre au cimetière de l’église catholique Sacré-Cœur d’Agoué, un des sept arrondissements de Grand-Popo. Long de plusieurs mètres, le bloc de mausolée abriterait également l’ex-première Dame qui aurait succombé à la nouvelle du décès de son époux en janvier 1963. L’infrastructure jouit régulièrement des soins des proches des deux illustres disparus. Y veillent particulièrement les membres de la famille Olympio établie à Agoué. L’imposant mausolée qui attire l’attention dès l’entrée au cimetière, reste une curiosité pour tout visiteur de l’église Sacré-Cœur d’Agoué, ville où vivent plus de 18 029 habitants et qui compte trois autres cimetières dont celui dédié aux animistes appelé cimetière Ura (Union des ressortissants d’Agoué).
A l’occasion de la présente fête de Toussaint, la tombe de l’illustre disparu a été rafraîchie de peinture à huile. C’est du moins le constat fait mercredi 31 octobre dernier où Francine Olympio a supervisé également les travaux de reprise du badigeonnage des tombes des autres défunts de la famille et d’anciens proches collaborateurs du premier président de la République du Togo, Sylvanus Olympio (1958-1963). Si Francine traîne sur les lieux, ce n’est pas le cas de plusieurs autres membres de la famille. Les visites de recueillement sont brèves. « Gilchrist Olympio, fils du défunt et acteur politique majeur du Togo n’a pas, lui aussi, un agenda de visite régulier », soutient-on. Les visites souvent discrètes du mausolée sont les seules actions publiques que mène la famille au sujet de la mémoire du disparu. Francine Olympio confesse que « Ne voulant pas commémorer la date de sa douloureuse disparition, la célébration de la mémoire du président a lieu en février dans le cadre de la fête de l’accession du Togo à la souveraineté internationale ». « Outre le désherbage et la reprise du badigeonnage, la veille est également permanente autour de l’édifice qui subit des attaques de profanation », confie Francine Olympio. Sont visibles des impacts de coups violents donnés sur les marbres. Toutes choses suscitant davantage la méfiance de la famille du président Sylvanus Olympio toujours marquée par les circonstances douloureuses de sa mort.

Phénomène de profanation

Le phénomène de profanation de tombes est une pratique qui a cours effectivement à Agoué et ne vise pas que l’ancien chef de l’Etat. Euloge Sodji le confirme en rappelant le cas de sa grand-mère. Le notable de la ville en veut aux auteurs et complices de ces actes ignobles. « Le corps de ma grand-mère inhumée ici a été décapité. La tête est enlevée depuis quelques années déjà», maugrée Euloge Sodji d’un ton rageur. C’est visible dans le cimetière que quelques tombes sont dégradées par endroits et d’autres presque ouvertes. En stage sur la paroisse, l’abbé Léonce s’interroge et reste sans réponse quant à l’intérêt du trafic des organes humains.

Ci-gissent des missionnaires aussi

D’une superficie d’environ un hectare, le cimetière catholique d'Agoué, se caractérise également par les mausolées alignés d’une trentaine de missionnaires, précurseurs de l’évangélisation au Bénin. Du moins, il s’agit de ceux qui avaient servi à Agoué, «première terre de l’évangélisation du pays » car, l’histoire retient d'autres noms de serviteurs de Dieu y compris des Noirs, aux dires du père Aubin Ayité, curé de l’église Sacré-Cœur. La chapelle est issue d’une vieille bâtisse de 1821 héritée de la Société des missions africaines (Sma). Les tombes des missionnaires inhumés à Agoué sont remarquables par la couleur rouge. Si les mausolées des prêtres se distinguent par le symbole de calice, ceux des religieuses sont marqués d’un cœur tandis que les religieux se démarquent par une croix. Ces symboles sont suivis du nom et de l’année de rappel à l’Eucharistie éternelle des occupants. Les noms sont à dominance français. Aux côtés des serviteurs de Dieu, reposent également quelques militaires étrangers baptisés dans l’église catholique. Pour le compte de ces derniers, aucun signe particulier ne renseigne sur la profession qu’ils ont exercée de leur vivant. « Agoué est l’unique ville du Bénin qui jouit de ce privilège et de ce fait, le sang des missionnaires y est semence de religieux, de religieuses, de prêtres et d’évêques. L’épiscopat béninois comprend des évêques dont quatre issus d’Agoué seule », s’exclame Mgr Victor Agbanou, évêque du diocèse de Lokossa dont dépend la chapelle, Sacré-Cœur d’Agoué.

Désiré C. VIGAN A/R Mono Couffo
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