Bénin/Politique : La posture inattendue de Malick Gomina sur le développement de Djougou

Publié le mardi 6 novembre 2018 | Les Pharaons

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Malick Gomina,ancien patron de presse membre de d`Alliance pour le Bénin Triomphant (ABT)

Le patron du Groupe de presse Fraternité est désormais un homme politique depuis quelques jours. C’est au milieu des siens, à Djougou, que Malick Gomina a franchi le pas. Et a immédiatement prouvé qu’on peut faire la politique autrement, sans mentir. Dans son allocution en cette circonstance, il aurait pu caresser le Président Talon dans le sens du poil. Mais visiblement, le musulman pratiquant qu’il est n’aime pas la flagornerie. Il a donc tenu un langage de vérité aux gouvernants du pays en leur disant ce qui ne va pas à Djougou. Et a appelé le Président de la République à réparer certaines injustices faites à sa commune.

Les analystes politiques et de nombreux canards l’avaient annoncé comme un événement politique majeur dans la région septentrionale du pays. Et ils ne se sont pas trompés. La cérémonie de l’officialisation de l’entrée de Malick Gomina dans l’arène politique béninoise fut un franc succès. Au stade municipal d’Atchoukouma de Djougou le samedi dernier, pas une place n’est restée sans occupant. Les témoignages ont rapporté que la foule restée sans place à l’extérieur du stade n’était pas non moins impressionnante.

Nombreuses, les populations de Djougou sont sorties pour écouter le nouvel homme politique. Occasion idéale certainement pour l’ancien président du Conseil national du patronat de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa) de couvrir le régime de Patrice Talon d’éloges. Une très grande tentation, qui plus est en présence du numéro deux du Gouvernement, le Ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané. Une opportunité en or pour le nouveau membre de la grande majorité présidentielle de se faire une bonne place lors des élections législatives de 2019 et de prouver aux barons de l’actuel pouvoir son engagement entier derrière eux.

Mais il en fut tout autrement. Certes Malick Gomina a certes exposé de nombreuses grandes réalisations du régime du Nouveau départ en faveur de la commune de Djougou. Mais il a aussi pris une posture inattendue. Courageuse également, mais que personne ne pouvait imaginer. Conformément au devoir de vérité qu’il s’est imposé en politique, il s’est beaucoup plus montré en véritable défenseur des populations de Djougou. « Si demain et même après demain nous souhaitons revenir parler à ce beau monde, il faut qu’ils trouvent leurs comptes dans le programme d’Action du Gouvernement et que Djougou soit traité équitablement dans la répartition spatiale des Grands projets de développement ».

Malick Gomina a notamment déploré que la commune de Djougou, troisième du pays en matière de populations, « ne bénéficiera pas d’un mètre linéaire du grand projet d’asphaltage ». Il s’est également fait le porte-parole des populations de la cité des Kpétoni qui ne comprennent pas pourquoi « le projet de construction des villas économiques n’a prévu que 200 villas à Djougou alors que la commune sœur de Parakou obtient plus de mille, et l’agglomération Abomey-Calavi plus de 700 ».

Il a donc humblement appelé le Gouvernement à corriger le tir en faisant bénéficier à sa commune les mêmes avantages que ceux prévus pour les grandes communes. Au numéro deux du Gouvernement, le patron du Groupe de presse Fraternité a demandé d’aider à faire beaucoup plus la promotion des cadres de la région, en lui faisant à juste titre remarquer que c’est le prix à payer pour gagner leur fidélité. Malick Gomina a fini ce nécessaire exercice de vérité en concluant par une métaphore pleine d’’humour ; « Nous sommes donc prêts à accompagner le mouvement et cela de toutes nos forces. Mais vous savez comme dans un couple, le bénéfice doit être réciproque sinon c’est le juge qui succède au maire pour détricoter l’alliance scellée ».

On peut donc faire de la politique sans mentir. Sans se mentir. Malick Gomina l’a prouvé. A l’image du Président Patrice Talon, il ne cherche pas à plaire. Il veut juste le meilleur pour les populations de sa commune. Il s’est engagé en politique pour cela. Et, quelques soient les difficultés pour y parvenir, il compte tenir parole. Par la parole vraie.

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