La Commission budgétaire de l’Assemblée nationale a reçu hier, lundi 5 novembre 2018, les représentants des confédérations et centrales syndicales au Palais des gouverneurs à Porto-Novo. Il s’agit entre autres de la Cosi-Benin, de la Cgtb, de l’Unstb, de la Csub, de la Cspib, et de la Csa-Bénin. Leur visite se situe dans le cadre de l’étude en commission du projet de budget général de l’Etat, gestion 2019. De leurs échanges avec les députés à l’Assemblée nationale, on peut retenir que les organisations syndicales des travailleurs estiment que « le projet de budget gestion 2019 ne semble pas avoir été une occasion pour le gouvernement de montrer sa volonté de respecter les rares engagements pris vis-à-vis des partenaires sociaux, que le niveau minimum de concertation avec les partenaires sociaux pour la prise en compte des préoccupations sociales n’a pas été satisfait dans le cadre de l’élaboration de ce projet de budget, que les dispositions de la charte nationale de dialogue social, notamment celles de l’article 6 ne sont pas respectées, que les mesures d’augmentation des pensions des retraités de l’administration publique (15%) et des enseignements primaire et secondaire (25%) ne sont rien d’autre que l’application des anciens décrets relatifs à la revalorisation du point indiciaire ». Par ailleurs, elles ont entretenu les députés membres de la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale sur des revendications pour lesquelles le gouvernement avait pourtant pris des engagements fermes.
Au nombre de ces revendications, les représentants des travailleurs ont évoqué l’application effective des arrêtés portant statuts particuliers des enseignants de la maternelle, du primaire et du Secondaire, la massification des recrutements nécessaires dans l’ensemble des secteurs sensibles, la satisfaction des revendications des agents de santé, objet des mouvements de grèves en début d’année 2018, la hiérarchisation des salaires et une nouvelle augmentation du SMIG, la revalorisation du point indiciaire et le règlement des problèmes catégoriels de tous les agents de l’Etat et des secteurs privé et parapublic, la résolution de la situation administrative des animateurs et animatrices qui travaillent sans salaire depuis plus de dix ans, la résolution de l’équation CNSS-FNRB ou les mesures transitoires pour que les retraités commencent par jouir même partiellement de leurs droits, l’achèvement du processus de reversement entamé depuis 2007 et l’augmentation des budgets des Centres des Œuvres Universitaires pour une rentrée académique optimale.
Toujours au cours de la rencontre, les syndicalistes ont souhaité l’interpellation du gouvernement par les députés sur certaines questions relatives au déficit budgétaire évalué à plus de 600 milliards, à l’aggravation du taux d’inflation en comparaison au précédent budget, aux nombreux montants agrégés présents dans plusieurs paragraphes du budget, au paiement intégral des rappels découlant de la valorisation au titre des années 2011 et 2012, à l’élargissement fiscal de la taxe de séjour, à l’absence de ligne budgétaire pour le fonctionnement et les activités du Cnds.
Karim O. ANONRIN