Les dossiers Maria Gleta et Fonds d’aide à la culture (Fac) ont amené les députés de la 7ème législature, à créer le 3 juillet 2017, de deux commissions parlementaires d’enquête. Ceci, dans le but d’aider la justice, à faire la lumière sur ces deux dossiers révélés scandaleux. Plus d’une année après cette initiative, silence radio, plus personne ne sait ce que sont devenues ces deux commissions et les rapports qui devraient en résulter normalement deux mois après.
Le député Dakpè Sossou, suite à des plaintes des acteurs culturels par rapport à la gestion du Fonds d’aide à la culture (Fac), a déposé au parlement, une proposition de résolution tendant à la création d’une commission parlementaire d’enquête, d’information et de contrôle. Profitant de cette occasion, le député avec certains de ses collègues, introduisirent une autre proposition de résolution, en vue de la mise sur pied, d’une deuxième Commission parlementaire d’enquête, sur le supposé scandale de Maria Gléta. Un scandale qui aurait fait perdre à l’État béninois, près de 50 milliards de franc Cfa dans le cadre de la construction d’une centrale électrique sur ce site. Aussitôt saisi, le parlement s’était dépêché de donner son avis favorable, à ces deux requêtes. Ainsi, les deux commissions furent installées. Celle chargée de faire la lumière sur le dossier Fac était en son temps présidée par Zoumarou Mamoudou. Quant à la commission qui devrait éclairer l’opinion publique sur le cas Maria Gleta, elle était conduite par DakpèSossou. Quinze mois se sont écoulés et aucun rapport n’est déposé pour que les populations sachent ce qui s’est réellement passé dans chaque cas. Combien d’années faudra-t-il à ces commissions pour sortir les conclusions ?Que fouinent-ils si tant, les membres de ces commissions ?Pas plus que six mois pour la fin de la 7ème législature. Dans ces conditions, n’y a-t-il pas de raison à avoir des craintes quant à l’aboutissement de ces enquêtes. Et au cas où elles aboutiraient, les députés, vu le contexte électoral imminent, disposent-ils encorede temps nécessaire pour décortiquer tout cela ?Quand on sait que ce sont certains caciques et ténors de la mouvance actuelle qui ont chapeauté en son tempsces deux projets dont la gestion est remise en cause, la piste de deux poids deux mesures que certains béninois avancent quant aux faitsd’impunités et de lutte contre la corruption du gouvernement de la Rupture, ne se justifie-t-elle pas progressivement ?En tout cas, avec le silence entretenu autour des résultats de ces enquêtes, les députés du Bloc de la majorité parlementaire(Bmp) semblent une fois encore donner raison, à ceux qui pensent que l’appartenance à cette chapelle est un parapluie pour ne pas être inquiété par le Pouvoir en place.
Des tentatives de justification du grand retard …
Il y a quelques jours, le député Gérard Gbénonchi de la majorité parlementaire a tenté de justifier l’injustifiable, quant au long temps que met désormais les deux commissions à déposer leurs rapports.« La chose n’est pas aisée du moment où les députés ne sont pas des techniciens pour contrôler(…). Parlant du cas de Maria Gléta, ce qui a été fait est complexe. Cette commission a travaillé jusqu’à un moment donné, on avait cru le délai qu’on leur avait donné suffisant, mais à l’expiration de ce délai, les députés ont estimé que c’était insuffisant, qu’on fasse une rallonge de ce délai là, ce que nous avons fait. J’ai ouï dire que cette commission est activement entrain de travailler parce que elle continue de se réunir, elle continue de travailler ; cela veut dire que c’est un travail difficile mais nous espérons que d’ici là, elle va déposer son rapport », dira le député. Dans ses justifications, ce parlementaire n’a pas pu donner de précisions sur le dernier délai pour connaître de ces rapports. Pour un autre collègue de la minorité, contrairement à la Commission sur Maria Gléta qui connait un grand retard, celle relative à la gestion du Fonds d’aide à la culture a évolué et pourrait déposer dans un court délai son rapport. Mais quelle garantie à ce rapport d’être étudié avant que la présente législature ne se sépare surtout que le sujet n’est même pas inscrits dans les points à l’ordre du jour de la deuxième session ouverte le 25 octobre dernier ? Sur la question, le député de la minorité a estimé que même sans être dans les points à l’ordre du jour, dès que prêt, si éventuellement la plénière doit en débattre, on pourrait l’inscrire dans les etcetera (etc). Une chose est de le dire, mais l’autre est la matérialisation. Les Béninois pourront-ils réellement connaître la vérité dans ces deux dossiers ou vont-ils être mis sous éteignoir comme c’est déjà le cas avec le chantier du siège de l’Assemblée nationale et bien d’autres qui accablent des soutiens du pouvoir de Patrice Talon ? Qui sait si le grand retard n’est pas aussi dû au fait que certains membres présidant des commissions sont soupçonnés de malversations dans d’autres dossiers, et donc ne seraient pas bien placés pour enquêter sur d’autres cas de malversations.