La Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), dirigée par le Secrétaire général Nagnini Kassa Mampo, a tenu une conférence de presse, vendredi 2 novembre 2018. Au menu des échanges, le point de la rentrée scolaire dans les enseignements maternel primaire et secondaire. C’était à la Bourse du travail à Cotonou.
Le Secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin, Nagnini Kassa Mampo n’a pas caché son amertume face à l’état actuel de l’école béninoise : « L’Ecole béninoise est ruinée », a clamé le Sg/Cstb. A l’en croire, le gouvernement du Bénin, à la veille de la rentrée scolaire 2018-2019, a annoncé devant les représentants des confédérations syndicales et centrales, le déblocage d’une somme de douze milliards de (12 000 000 000) fCfa, pour une rentrée scolaire apaisée. Mais selon ses propos, cela n’était que de la poudre aux yeux. « En annonçant que la rentrée est bien préparée avec les 12 milliards décaissés, le gouvernement, lui-même, savait qu’il voulait éblouir les citoyens sur l’état réel de l’école », déplore-t-il. Selon le point établi par le conférencier dans l’enseignement secondaire, de source digne de foi, on compterait sept cent neuf (709) agents permanents de l’Etat (Ape) dont 94 femmes, huit mille huit cent trente-quatre (8 834) agents contractuels de l’Etat (Ace) dont mille quarante-quatre (1 044) femmes. Le taux de couverture en enseignant serait en moyenne de: 32,7 % pour le 1er cycle et de35,7 % pour le 2nd cycle, soit une moyenne en couverture de 34,2 %, pour les deux cycles. Il manquerait donc plus de 66 % d’enseignants dans les collèges et lycées du Bénin. Ce qui explique l’emploi massif d’enseignants honoraires communément appelés enseignants vacataires, qui sont des occasionnels, à statut essentiellement précaire. La situation est pareille dans l’enseignement primaire, poursuivra-t-il, avec en moyenne 3à 4 enseignants sur les 6. Au manque d’enseignants, précise le Sg, s’ajoutent le manque d’infrastructures (insuffisance de salle de classe et de mobilier) avec pour conséquences, des effectifs pléthoriques dans des salles, une mauvaise qualité d’enseignement et les décisions d’exclure systématiquement des collèges sans alternative, tout élève qui redouble deux fois la classe, ce qui est contraire aux recommandations de l’UNESCO qui exige que tout enfant bénéficie de l’éducation de base. Par ailleurs, signale l’orateur, à l’école primaire, le manque de matériel de travail comme les cahiers d’activité, manuels, guides complique la préparation des fiches et le déroulement du cours, avec près de 2000 enseignants sans salaire depuis 11 ans. Et les enseignants qui osent réclamer de meilleures conditions de travail, sont frappés et affectés. La Cstb appelle donc les enseignants, les parents d’élèves, les élèves et tous les usagers de l’école à exiger la résolution efficace des problèmes de l’école par le gouvernement.