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A Dakar, le projet africain de réforme des missions de paix reçoit le "soutien total" de la France

Publié le mardi 6 novembre 2018  |  AFP
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Dakar,- L'Union africaine, qui milite pour obtenir de l'ONU un soutien financier à certaines de ses opérations, a enregistré mardi, au second jour du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, le "soutien total" de la France.
Le président sénégalais Macky Sall, hôte de ce vaste forum qui réunit chaque année depuis 2014 responsables politiques et militaires, acteurs de l'humanitaire et chercheurs, a relancé l'offensive africaine dès l'ouverture des débats lundi.
"Depuis 1960 - presque 60 ans -, l'ONU est au Congo, il y a un problème", a-t-il épinglé, en rappelant les violences persistantes en République démocratique du Congo, mais aussi au Mali et en Centrafrique, où sont aussi déployées des missions de maintien de la paix de l'ONU.
"C'est la philosophie même de maintien de la paix qu'il faut remettre en cause", a estimé Macky Sall, appelant à "prendre en charge l'imposition de la paix".
L'Union africaine (UA) réclame depuis plusieurs mois un soutien plus concret des Nations unies à certaines de ses opérations, en particulier à la force conjointe antijihadiste du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad) lancée en 2017 et en mal de financement.
Cette initiative, qui doit prendre la forme d'un projet de résolution soumis en décembre au Conseil de sécurité, prévoirait notamment que l'ONU puisse prendre en charge 75% du financement des opérations africaines auxquelles elle donnerait son feu vert.
Les 25% restants seraient apportés par les pays membres de l'UA, via une contribution obligatoire à un "Fonds pour la paix".
Par la voix de deux ministres, cette initiative a reçu à Dakar un soutien appuyé de la France, membre permanent du Conseil de sécurité.
La force du G5 Sahel, mais aussi l'Amisom, déployée par l'UA pour faire barrage aux islamistes shebab en Somalie, ou la Force multinationale mixte (FMM) dans le bassin du lac Tchad, "jouent un rôle majeur", a insisté mardi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. "Mieux adaptées à leur environnement et à la menace, moins onéreuses que les opérations de maintien de la paix de l'ONU", ces opérations africaines "ne disposent toujours pas de financements prévisibles et durables".
"C'est pourquoi la France soutient l'initiative ambitieuse et pragmatique portée par l'Union africaine", a-t-il ajouté.

- Contribution obligatoire ? -

La ministre française des Armées, Florence Parly, avait martelé lundi le même message, affirmant que la France soutiendrait "avec force et détermination" l'idée africaine "d'un nouveau modèle d'opération de paix".
"Nous soutenons cette initiative au Conseil de sécurité et nous comptons bien aboutir à une résolution sur ce sujet avec tous nos partenaires", a expliqué M. Le Drian.
Pour la chercheuse africaine Michelle Ndiaye, qui s'exprimait mardi soir, "la responsabilité de la paix et de la sécurité dans le monde est une responsabilité collective".
"Si l'Afrique, à travers l'Union africaine, peut mobiliser 25%, je pense que les contributions et les 75% restants devraient être une contribution obligatoire du reste de la communauté internationale", afin d'assurer "un financement prévisible des opérations d'imposition ou de maintien de la paix sur le continent", a-t-elle estimé.
Soutenue par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui a engagé un vaste chantier pour renforcer l'action des opérations de paix, cette initiative africaine ne fait toutefois pas l'unanimité.
"Le Conseil de sécurité est divisé", a reconnu lundi Bintou Keita, la numéro deux du département des opérations de maintien de la paix de l'ONU, également présente au Forum de Dakar.
Les Etats-Unis, premier contributeur financier aux Nations unies, y seraient notamment opposés car ils cherchent à réduire le budget des 14 opérations de maintien de la paix dans le monde, qui atteint 6,69 milliards de dollars.
Sept de ces missions sont déployées sur le continent africain, dont les trois plus importantes en RDC, au Soudan du Sud et au Mali.
Au sein même de l'UA, des divergences persistent.
Le président en exercice de l'organisation, le président rwandais Paul Kagame, envisagerait d'instaurer une taxe obligatoire de 0,2% sur les exportations des pays africains pour abonder le "Fonds pour la paix", ce qui n'est pas encore acquis au vu des résistances des grands exportateurs du continent, Egypte en tête, selon des sources concordantes.

mw/sst/siu/jh
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