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Législatives de 2019:La géostratégie s’impose aux Progressistes et Républicains

Publié le mercredi 7 novembre 2018  |  Le Matinal
Bruno
© aCotonou.com par DR
Bruno Amoussou et Idji Kolawole , à la tête du Bloc progressiste
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Les prochaines élections législatives s’annoncent avec la création de deux grands blocs pour soutenir le pouvoir en place : les Progressistes qui sont en phase terminale de leur processus de fusion, et les Républicains qui s’activent aussi. Les élections législatives étant des joutes de proximité, le combat politique entre deux camps d’un même bord pourra-t-il être évité ?

Par le passé, le jeu se faisait sur la base des positionnements directs. Les députés têtes de liste de la majorité étaient face aux députés têtes de liste de l’opposition et le combat était facilement lisible. Cette fois-ci deux groupes d’un même camp seront amenés à opérer des positionnements à l’intérieur d’une même circonscription. Le piège est que des potentiels candidats, pourtant du même bord, seront contraints à faire des luttes frontales pour la quête du siège à l’Assemblée. Dans la première circonscription par exemple, le député Issa Salifou et probablement le ministre des infrastructures Alassane Séidou lutteront sous la bannière progressiste contre les leaders politiques inscrits sur la liste Dynamique républicaine dans la même circonscription. Du coup, la compétition devient une équation à double inconnu. Le candidat de la mouvance devra chercher à lutter d’abord contre son frère de la mouvance et ensuite contre son challenger de l’opposition dans la même circonscription. La première difficulté est celle du discours. Quel discours le leader progressiste pourra utiliser par exemple contre son frère républicain? Est-ce que cette situation ne risque-t-elle pas de créer des formes de rivalité à l’interne des partis soutenant le pouvoir? A cette allure, est-ce qu’on aura gagné l’ambition d’union recherchée à travers la constitution de ces blocs? La deuxième difficulté pratique se trouve au niveau des militants. Comment réussir à leur faire comprendre cette nouvelle donne et comment pourront-ils s’engager maintenant et tout de suite à matérialiser cette ambition politique? L’exercice n’est pas facile. L’œuvre d’unification, même si elle est louable dans son contenu, nécessite quelques ajustements pratiques. Certains observateurs politiques avertis pensent qu’il sera utile de réfléchir à des positionnements stratégiques en fonction des blocs. La logique sera donc de veiller à ce que des leaders d’un même bord ne se retrouvent pas en situation d’adversaires dans la même circonscription. L’idée en soi n’est pas mauvaise, mais quel candidat d’un bloc acceptera de s’effacer pour laisser la place à celui de l’autre bloc ? Quelle forme de consensus peut valoir en l’espèce. A côté de cette difficulté pratique, il y a également le sens du combat politique. Sur ce plan, certains observateurs pensent qu’il serait juste de laisser les potentiels candidats, quel que soit leur bloc, s’affronter directement sur le terrain politique. Cela permettra de mesurer in fine les potentialités de chaque leader politique sur le terrain. C’est une hypothèse envisageable sans doute. Celle relative à la structuration des positionnements sur les listes des blocs en présence ne manque pas aussi de pertinence. Une chose est sûre. Seule la pratique permettra d’éprouver ce nouveau schéma politique du Bénin et les performances des ensembles en gestation.

AT
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