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Adjinakou N° 2320 du 24/10/2013

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Demande d’extradition de Patrice Talon Verdict reporté dans 2 mois (En attendant un juge français lance des enquêtes au Bénin)
Publié le jeudi 24 octobre 2013   |  Adjinakou


Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon, un ancien proche du président Thomas Boni Yayi


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Le suspense durera encore plus longtemps autour de la décision de la Cour d'appel de Paris au sujet de la demande d'extradition de l'homme d'affaires Patrice Talon, formulée par le gouvernement béninois. L'audience de ce mercredi 23 Octobre 2013 n'a pas suffit pour vider le dossier.

Alors que l'on croyait qu'avec le réquisitoire du Parquet général de Paris dans l'affaire Patrice Talon et Olivier Bocco contre le Président Yayi Boni, la Cour d'appel de Paris rendrait définitivement sa décision, la réalité a été toute autre. A l'issue de l'audience de ce mercredi 23 octobre 2013, la Chambre d'accusation de la Cour d'appel de Paris a décidé de proroger le délibéré jusqu'au 4 décembre prochain. Un nouveau report qui est intervenu après un long débat entre les avocats deux parties avec une implication effective du Parquet général.

En effet, pour le Parquet général de Paris, le manque d'informations transmises par le Bénin "qui n'arrive pas tous les jours", fait objet de doute. Mieux, le Parquet général fait remarquer que le mandat d'arrêt émis contre Patrice

Talon a été maintenu simplement pour le fait que le Parquet béninois a interjeté appel alors que le juge d'instruction avait déjà ordonné sa levée dans sa décision de non-lieu. Se basant sur cet argumentaire, le Ministère public s'est donc montré défavorable à l'extradition. Les avocats Me Joseph Djogbénou et Me William Bourdon sont allés dans le même sens. Ils ont plaidé le rejet de la demande. Mais La partie civile représentée par Me Bournazel n'abdique point. Dans sa plaidoirie, Me Bournazel a insisté sur le fait que le Bénin a déjà satisfait aux obligations posées par la Cour. Ce qui suffit donc pour que la demande l'extradition soit satisfaite en retour.

Difficile pour l'heure de dire à l'étape actuelle des choses, quelle sera la décision du juge, mais il reste certain que les chances de voire l'homme d'affaires Patrice Talon extradé vers le Bénin s'amoindrissent progressivement. En attendant, la bataille juridique continue à Paris.

Encadre : La France s'invite dans la bataille juridique au Bénin

Peut-être le fait d'un simple hasard de calendrier, mais la justice française, à la suite des avocats des personnes détenues au Bénin dans le cadre de l'affaire tentatives d'empoisonnement et de coup d'Etat, veut s'imprégner des raisons juridiques qui motivent leur détention. Pour cause, un juge d'instruction est désigné par les autorités judiciaires françaises pour informer contre les auteurs de la détention arbitraire de Johannes Dagnon. A suivre…
Vitali Boton

· Réaction des avocats des deux parties après l'audience
Me Bournazel : " Je reste serein "

Pour un procès équitable à Cotonou, la chambre d'instruction a souhaité avoir des précisions sur les textes de lois applicables au Bénin , sur les peines encourues ,sur l'aspect politique ou non de l'affaire. Elle souhaite également avoir des indications sur l'étape de la procédure au Bénin. Elle a pu constater que la justice au Bénin est indépendante puisque un non lieu a même été ordonné, ensuite que la Cour d'appel de Cotonou à infirmé le non lieu en partie pour ce qui concerne les principaux chefs d'accusations suivi de la convocation du procureur général. Il y a donc un vrai débat judiciaire au Bénin sinon qu'on n'oserait pas dire que la justice Béninoise ne marcherait pas au pas de droit, c'est faux. Le Bénin est d'ailleurs classé par l'Office française des rapatriés et réfugiés parmi les 15 pays sûrs dans lesquels personne n'a rien à craindre en raison de sa position ou de son opinion politique. Par conséquent, je reste serein puisque à mon avis, l'extradition devrait être autorisée.



Me Djogbénou : " c'est progressivement la fin d'une fiction "

En réalité, la question se pose de savoir si les charges existent réellement d'une part et de l'autre si le mandat d'arrêt international a encore une efficacité juridique. Le premier volet n'existe plus parce que le non lieu est un non lieu formel donc il n'y a plus possibilité d'y revenir même si Talon était remis à la justice Béninoise et puis deuxièmement, vous voyez que le premier juge d'instruction a prononcé la main levée du mandat d'arrêt international. On peut également observer que l'arrêt de la Chambre d'accusation de la Cour d'appel de Cotonou ne s'est pas prononcé distinctement sur le mandat d'arrêt levé par le juge d'instruction de sorte qu'aujourd'hui ce mandat d'arrêt est anéanti. Mais au-delà, sachez que c'est progressivement la fin d'une fiction et comme dans toutes les fictions, la fin est toujours consacrée par la victoire de celui qui parait être le bon et je pense que le 4 Décembre prochain nous édifiera davantage.

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