Le Projet d’enregistrement à titre dérogatoire à l’état civil (Pedec) était au centre d’une séance d’imprégnation hier, jeudi 8 novembre, à la préfecture de Parakou, dans le département du Borgou. Initié par le gouvernement, il permet de prendre en compte le cas des populations qui, lors de l’opération du Récensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip), se sont fait enrôler sur témoignages et sont évaluées à 2 500 000.
La question de l’état civil reste encore préoccupante au Bénin. En dépit des efforts et des campagnes de sensibilisation qui se poursuivent, elle demeure toujours persistante. D’où l’importance du Projet d’enregistrement à titre dérogatoire de l’état civil (Pedec) initié par le gouvernement et dont la phase d’imprégnation a démarré depuis quelques jours. Pour présenter le mécanisme et le mode opératoire du projet, le président du Comité technique de pilotage du Ravip, Jean Aholou, était dans l’après-midi d’hier, à la préfecture de Parakou, face au préfet du Borgou et aux maires des communes de ce département et leurs adjoints. C’était, après avoir fait le même exercice dans la matinée, à la préfecture de Kandi, dans le département de l’Alibori.
Situant le contexte de la mise en œuvre du projet, Jean Aholou a indiqué que c’est suite à un constat effectué au cours de l’opération du Ravip. « A l’issue de l’opération du Ravip qui a permis d’enrôler plus de 10 millions de citoyens, nous avons constaté qu’il y a 2 500 000 personnes qui sont sans actes de naissance. Elles se sont fait enrôler sur témoignages », informe-t-il. C’est préoccupé par leur cas que le gouvernement a fait adopter la loi 2018-26 du 03 août 2018 par l’Assemblée nationale et pris tout récemment le décret 2018-471 du 10 octobre 2018 définissant les modalités du cadre administratif de réalisation du projet.
Selon Jean Aholou, le Pedec permettra de délivrer gratuitement des actes de naissance aux Béninois enrôlés sur témoignages lors du Ravip.
Au cours de la séance, le préfet et les maires ont été édifiés par rapport à leur implication dans l’exécution du projet. « Considérés comme des officiers de l’état civil, les maires et leurs adjoints sont au cœur du dispositif. Ainsi, c’est au niveau des arrondissements que les délivrances s’effectueront », a insisté Jean Aholou. La phase d’imprégnation étant en cours, il a indiqué que le processus a déjà démarré et va se poursuivre jusqu’au premier trimestre 2019. La délivrance des premiers actes de naissance aux personnes concernées est prévue pour fin novembre ou début décembre.
Selon le préfet du Borgou, Djibril Mama Cissé, ce projet entre en ligne de compte des mesures sociales du Programme d’actions du gouvernement (Pag). A sa suite, les maires du département du Borgou se sont préoccupés du sort qui sera réservé à ceux qui ont été omis par le Ravip ou dont les villages sont restés en rade. Ils ont également posé le problème des actes de naissance qui dorment dans les tiroirs au niveau de leurs administrations et que les parents ne vont pas chercher. Il y a aussi le cas des enfants sans actes qui vont à l’examen. Selon Jean Aholou, le gouvernement est conscient de la situation en prenant cette mesure.